Communiqué de presse de l’Association des Régions de France
Crise à la SNCF : un premier pas dans le bon sens.
Les Régions saluent les décisions prises par la SNCF ce jeudi 20 janvier pour répondre aux légitimes attentes des usagers des réseaux ferroviaires nationaux et régionaux.
« Ces premières annonces sont de nature à résoudre les fortes perturbations constatées su certaines lignes, à répondre aux préoccupations exprimées ces dernières semaines par les usagers et à satisfaire les Régions qui investissent dans la rénovation et la modernisation du système ferroviaire et qui sont attentives à la qualité du service rendu » souligne Jacques AUXIETTE, Président de la commission Infrastructures et Transports de l’Association des Régions de France.
La situation de ces dernières semaines reflète malheureusement les dysfonctionnements et l’état de vieillissement de notre système ferroviaire et doit nous éclairer sur la responsabilité de l’Etat, actionnaire principal de la SNCF, dans la crise traversée par celle-ci. Assurément, la politique menée ces dernières années par le Gouvernement n’a cessé de fragiliser une entreprise emblématique, de provoquer des situations sociales tendues.
Si des réformes et des évolutions de structures sont toujours à opérer pour conduire des projets d’avenir, ce n’est certainement pas en choisissant le désengagement financier et l’absence de stratégie globale à long terme pour le transport public national. Pour des raisons idéologiques, les derniers gouvernements ont incontestablement participé à la casse de notre service public de transport. Plus que jamais, les Régions s’y opposent fermement !
Dans les faits, et les récents évènements le confirment, la SNCF et RFF sont engagés aujourd’hui dans une impasse. Les Régions regrettent également que les Français soient aujourd’hui amenés à douter de la puissance d’un service public de transport, longtemps vitrine d’une politique ambitieuse d’aménagement du territoire. La bronca des usagers aura permis de prendre conscience qu’il était plus que nécessaire de mettre un terme à une situation devenue explosive.
Au delà de mesures conjoncturelles, cette crise témoigne de la place et du rôle essentiel du transport public, et notamment ferroviaire, dans notre société qu’ils s’agissent des déplacements de proximité ou de grandes distances. La direction nationale, les cheminots et les organisations syndicales doivent se mobiliser pour adapter l’outil ferroviaire aux enjeux d’aujourd’hui et de demain.
Le plan d’actions présenté par la direction de la SNCF est un premier signe positif. Les Régions, qui travaillent au quotidien avec l’entreprise nationale, souhaitent réaffirmer leur confiance à l’ensemble des salariés de la SNCF et sont déterminées à participer au développement d’un service public de transport de qualité, respectueux des usagers.
Communiqué de presse du vendredi 21/01/2011
Commentaire NOSTERPACA
Nous sommes sensibles à l'expression de l'ARF.
En particulier, la mobilisation nécessaire pour s'opposer à la poursuite « Pour des raisons idéologiques » de "la casse de notre service public de transport" est un enjeu déterminant pour la suite des événements.
Il faut cependant aller plus loin dans le constat et l'analyse. Car si ce sont bien des raisons idéologiques qui ont conduit à la déconstruction de l'outil ferroviaire, la responsabilité politique des gouvernants remonte maintenant à de nombreuses années. Aucun bilan n'a été fait depuis ni demandé par celles et ceux qui ont voté les lois. Et nous savons bien que de nombreux Présidents de régions sont des parlementaires. Ils doivent être cohérents.
C'est lorsque les incidents se succèdent que s'expriment des réactions. Pourtant, gouverner, c'est prévoir. De nombreuses associations ont soutenu les organisations syndicales et averti en temps et heure des catastrophes annoncées.
Car le démantèlement de la SNCF est une démarche idéologique que le bon sens économique, celui du peuple, pas celui des financiers, rejette.
NOSTERPACA exige que les pouvoirs publics engagent enfin le débat citoyen sur cette question. C'est d'ailleurs le sens de la conclusion du texte fondateur de NOSTERPACA que nous rappelons ci-après :
En outre, les soussignés sont conscients que pour parvenir à ces objectifs de hautes qualités de service, la SNCF doit redevenir une entreprise de transports ferroviaires avec des services intégrés.
Les rapports entre RFF et SNCF montrent les conséquences du désengagement de l'État qui favorise une logique de résultats financiers au détriment d'une mission de production de transports.
Cet objectif ne peut être régional mais doit être porté au niveau adéquat par celles et ceux qui en ont la responsabilité politique.