Les trains, trop cher ?
21 Octobre 2023 , Rédigé par La voix de NOSTERPACA Publié dans #DOCUMENT
Lu dans la lettre d'information du Réseau Territoires-Mobilités Durables de France Nature Environnement
Les trains, trop cher ?
Oui mais lesquels ? Les TGV ? Les TER ? Car ce n’est pas du tout la même entité qui décide des prix. La SNCF définit ceux des TGV alors que les 11 Régions fixent les tarifs des trajets TER de leur territoire, qu’ils soient ou non en correspondance avec un TGV INOUI ou un INTERCITE (décret d’application de la loi du 4 août 2014 paru le 19 mars 2016). Cette liberté va jusqu’à l’adoption d’une gamme tarifaire et kilométrique propre à chaque région et le choix d’appliquer ou non les tarifs commerciaux nationaux (cartes Avantage et Liberté) et conventionnés (militaires…). Compliqué ? Oui encore plus que vous ne l’imaginez !
Pour les billets TGV (120 millions de passagers par an à comparer à 319 millions en TER et 9 millions en intercité),1/3 du coût correspond au prix des péages : c’est hélas une spécificité française que de laisser l’entretien du réseau à la charge des opérateurs du ferroviaire donc in fine du client ! La plupart des autres pays européens compensent par des aides publiques additionnelles le prix des péages pour réduire les coûts d’exploitation et permettre d’augmenter l’offre en maintenant des prix accessibles. Prenant conscience de cette injonction contradictoire, le ministre des Transports vient de confier une mission spécifique sur le thème des péages ferroviaires à l’inspection générale des finances.
En attendant ses conclusions, les bons trucs pour payer moins cher : réserver le plus possible à l’avance, éviter de changer ses projets car les tarifs flexibles sont plus élevés, acheter une carte de fidélité (avantage, liberté, fréquence) dès que l’on prévoit plusieurs voyages annuels.
Pour les TER, la plupart des régions appliquent un tarif dégressif au kilomètre : en général, plus la distance est grande et plus le tarif au km diminue. Ce qui est assez contre-intuitif pour les usagers qui se plaignent que « c’est bien cher pour faire si peu de km ». En outre, en inter-région, le tarif aller peut-être différent du tarif retour pour un même itinéraire. Pour compliquer l’incompréhension générale, en qui concerne les cartes de réduction nationales, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur n’en accepte aucune, et d’autres régions seulement certaines. Un autre inconvénient non négligeable de la juxtaposition tarifaire pour le client : l’échange impossible d’un trajet TGV contre un trajet TGV + TER par exemple (bien ennuyeux en cas de perturbation sur une ligne). Autant dire qu’on peut mieux faire pour la fluidité du parcours.
Au-delà des questions de tarification qui sont accentuées dans notre région comme signalé dans l'article, l'offre n'est toujours pas à la hauteur des besoins sur nos lignes. Nice-Matin relatait hier 20 octobre le mécontentement du gouvernement monégasque. Heureusement, selon l'Autorité Organisatrice régionale, la baguette magique de la concurrence va gommer dès 2025 dans cette zone ces situations. Mais qui croit véritablement au miracle de la privatisation ?