Résultat des études et travaux du projet pilote de mobilité durable appelé valorisation autour de la Ligne Non Circulée Digne-Saint-Auban
Provence Alpes Agglomération et SNCF Réseau ont adressé aux participant.e.s un courrier présentant le résultat des travaux menés depuis plusieurs mois autour du projet pilote de mobilité durable Digne-Saint-Auban appelé LNCDSA.
L'expression de NOSTERPACA sur ce dossier est à retrouver via l'article ci-dessous :
Objet : Projet Pilote autour de la Ligne ferrée non circulée entre Digne et Saint Auban, copiloté par Provence Alpes Agglomération et SNCF Réseau et soutenu par ADEME .
Madame Monsieur
Le 9 février dernier a eu lieu la restitution du résultat des études et travaux du projet pilote de mobilité durable appelé LNCDSA «valorisation autour de la Ligne Non Circulée Digne-Saint-Auban ». Cette présentation en synthèse concluant aux choix des scénarios retenus a marqué la fin de cette étape stratégique et permet aujourd’hui d’envisager concrètement les suites à donner. Nous remercions pour cela toutes les personnes (utilisateurs, usagers, habitants, acteurs locaux, associations, élus …-) qui depuis plus de 2 ans et demi maintenant ont accepté de participer au travail pilote.
Le 9 février fut un moment fort et important. Après une mise en contextualisation présentée par Thierry Tatoni (IMBE) et Antoine Nicault (GREC SUD, équivalent du GIEC en Paca), Patricia Granet et Karim Touati, Directeur Territoriale PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR de SNCF RESEAU sont repartis des problématiques initiales du projet pour y apporter des réponses.
En postulant et en étant retenu dans le programme TENMOD de l’agence Française de la transition écologique (ADEME) le travail engagé devait répondre aux questions suivantes sur le projet de mobilité durable: est-ce pertinent, est-ce opportun, est-ce faisable ? et si oui comment ?
Après études, travail en atelier avec tout ou partie d’entre vous, diagnostics, rencontres diverses et multiples… etc… le 9 février les résultats présentés ont clairement indiqué que les réponses étaient « Oui c’est opportun, oui c’est pertinent, oui cela répond à un besoin et à des enjeux majeurs, notamment socio-environnementaux, mais pas n’importe comment » :
- le projet est viable s’il est intégré et s’inscrit dans un territoire qui va au-delà de l’agglomération pour répondre aux besoins de flux quotidiens de mobilité Manosque/Digne/Sisteron, dans un axe régional Nord Sud Est Ouest qui est majeur pour une ville préfecture non connectée par le rail (la seule avec Privas).
- Il est viable si dès le départ il intègre 4 axes de Mobilité combinée : sur rail, sur route, sur voie douce, ainsi que les usages et un maillage territorial – (Services, usages partagés, fonctionnements, réflexes d’usages ...).
Ce projet ainsi retenu et défini à l’issue de cette étape importante consiste en :
- Sur la partie transport collectif sur rail :
La mise en œuvre d’un train très léger innovant s’appuyant sur une régénération adaptée de l’infrastructure existante. Il s’agit d’un nouveau type de train éco-conçu, moins bruyant, plus léger, d’une capacité de 40 à 60 personnes et pouvant accueillir des vélos. Niveau exploitation il permet une offre de service fréquente, flexible (fonctionnement à la demande) et modulable (1 train peut être composer jusqu’à 3 modules et ainsi offrir jusqu’à 180 places).
L’évolutivité de l’infrastructure vers un système de tram-train (plus capacitaire) n’est pas totalement écarté et sera également étudiée dans les phases ultérieures.
- Sur la partie voie douce :
Mise en œuvre de scénarios d’une infrastructure ambitieuse de voies douces qui permet de positionner ce type de mobilité comme une mobilité forte du quotidien et de desserte des haltes. Ces scénarios favorisent également l’utilisation du système de transport collectif sur rail.
- Sur la partie route et services :
Mise en œuvre des services de types covoiturages, réparations, locations-partages, recharges électriques, colis et petit fret au niveau des haltes et des zones desservant le territoire.
- Sur la partie usage et gouvernance :
Lancement d’un travail sur une mode de gouvernance adapté à ce type de projet global de territoire : l’innovation de processus et d’usages représentant une des clés du succès du projet (financement, réalisation, concrétisation ...).
- De manière globale :
La création un scénario de rupture pour un projet de mobilité territoriale intégré qui soit également reproductible ailleurs (en l’adaptant) … et le tout en intégrant la sobriété d’aménagement.
Ce que nous savons :
Ainsi, grâce au travail réalisé nous disposons aujourd’hui d’un scénario global :
- qui répond à un besoin visant une fréquentation potentielle allant jusqu’à 1200 personnes/réparties sur la journée issus de 3 zones de flux principales de 3 EPCI P2A en premier lieu, EPCI Manosque en deuxième, et celui de Sisteron en troisième sur un axe Nord SUD et Est Ouest ;
- fondé sur un système « chainé et interdépendant », une mobilité combinée- sur rail, sur route, sur voie douce- faisant le choix d’un système innovant de mobile très léger sur rail, et d’une infrastructure voie douce HQE du quotidien, en complément d’un maillage territorial
- qui s’appuie sur des services complémentaires intégrant le petit fret ;
- qui permet une mise en œuvre phasée, en conservant une approche globale ;
- qui ouvre vers une nécessaire mise en œuvre à la hauteur des défis et des enjeux socio -environnementaux.
Ce qu’il reste à faire :
Grace aux études, ateliers de travail participatifs et diagnostics réalisé et soutenus par l’ADEME via Tenmod, cette phase a renseigné ce qui restait encore à faire :
· Le montage de la gouvernance de pilotage, du financement et de réalisation, forcément pilote.
· Le travail en lien avec d’autres EPCI, dont les flux ont été pris en compte
· La question des scénarii / au passage Seveso/ Arkema (la ligne jouxtant historiquement l’usine), et pour cela l’état bénéficie maintenant grâce au travail réalisé de plusieurs scenarii et analyses techniques
Concernant le premier point stratégique et majeur, le travail réalisé a permis d’aboutir à identifier de nouvelles questions clés et les livrables qu’il restait à produire pour aller plus loin.
Ainsi, l’objectif de l’étape suivante à très court terme est d’arriver à produire l’écosystème d’exploitation et de fonctionnement en détaillant la structure de gouvernance et d’ «actionnariat » (par exemple de type ESS) garantissant la réussite de ce projet.
En conclusion : pour parvenir à mettre en œuvre un projet en rupture tel que LNCDSA, il est nécessaire de créer un fonctionnement nouveau qui réponde à des exigences multiples. En effet à ce jour, la LOM (loi mobilités) officialise la nécessité d’évolutions des gouvernances avec notamment les bassins de mobilités et les contrats opérationnels de mobilités.
L’objectif est donc aujourd’hui de développer une organisation opérationnelle :
· qui sécurise le financement, la mise en œuvre du projet phasé et le fonctionnement d’un projet qui fait sens,
· qui permette d’engager et de concrétiser, les volets qui peuvent l’être à court terme (voie douce Digne-Mallemoisson, Services dont covoiturages, maillage etc..), ceux qui peuvent l’être à moyen terme (infrastructures ferroviaire) en conservant une approche globale.
· qui répond au défi d’une coopération opérationnelle et efficiente entre opérateurs, exploitants, collectivités concernées (AOM locales ou non) et acteurs de la mobilités privés et publics, dans et au dehors du ressort territorial des AOM locales, intégrant les employeurs et les usagers de la mobilités quotidienne
Madame Granet, Présidente de Provence Alpes Agglomération a rappelé, qu’en tant que projet d’avenir, qui s’appuie sur les innovations et les portes ouvertes par la LOM (Loi Mobilité) rien ne correspond en rien aux logiques habituelles. Elle a ainsi cité en conclusion ceci :
« C’est bien ce que pointe le rapport « Shift Project»* ouvrage collectif qui fait référence aujourd’hui en France et sur le plan international. Piloté notamment par Jean Claude Jancovici et de nombreux acteurs du défi énergétique et climatique à venir et qui vise ceci : « chaque territoire devra se transformer pour faire face à ces inéluctables évolutions. Elles seront subies ou accompagnées ».
Elle a ensuite souligné que le rapport se poursuit par ceci :
« Ces défis ne sont pas uniquement physiques et techniques, ils impliquent une nouvelle gouvernance mettant ces enjeux de résilience territoriale au cœur. Les mesures d’adaptations et de décarbonations impliquent de profondes transformations (…) et d’importants changements d’habitudes et d’usages ». * Extrait de « crises climat comment transformer nos territoires - rapport intermédiaire ». Shift Project. Mai 2022. Auteur : Shift Project – ouvrage collectif.
Un grand pas a été fait.
Il était essentiel pour passer aux phases suivantes de concrétisations pour lesquelles nous comptons sur votre implication.
Afin de remercier à nouveau toutes celles et ceux qui ont souhaité, quel que soit leur avis et leur positionnement, être présents, contribuer, faire part de leur regard, donner de leur temps et s’impliquer dans tout ou partie dans cette démarche véritablement pilote de mobilités durables un petit film a été réalisé : Merci ! Film LNCDSA
Vous pourrez également retrouver les documents présentés sur le lien suivant : Lien acces LNCDSA
Pour rappel, l'action menée par Mobilités Alpines :