A quand un débat public sur les transports dans les Alpes ?
Dans sa publication LETTRE ALAS N° 51 de mars 2015, l'association ALAS ACCÈS LIBRE EN ALPES DU SUD revient sur la manifestation initiée le 7 mars par des associations de défense des vallées alpines :
"Le 7 mars 2015 a eu lieu à St Michel de Maurienne la manifestation « Chaîne humaine » qui mérite d’être signalée, car c’est la première fois que les vallées Alpines sont ainsi toutes réunies, fédérant associations populations et élus autour de quatre volontés largement partagées, ci-dessous :
1/- Refus vigoureux et déterminé de tout doublement des tunnels routiers ( notamment Tende et Fréjus )
2/- Mise des marchandises et des camions sur les trains de manière urgente et volontariste. Pour la Maurienne la ligne historique est utilisable dans les meilleurs délais.
3/- Interdiction des camions EURO 1-2-3 les plus polluants dans toutes les Alpes.
4/- Engagement immédiat d’un long débat public sur les transports dans les Alpes.
Autour de ces idées de base se sont retrouvées toutes les vallées de la Roya ( 06 ) à l’Arve ( 74 ) en passant par la Durance ( 05) Grenoble ( 38 ) la Combe de Savoie et la Maurienne ( 73) .Elles ont en plus constaté que l’urgence du report modal des camions sur les trains est aujourd’hui plus importante que les différences qui existent entre les organisations présentes.
L’urgence de la situation, notamment sur le plan de la santé publique, oblige à la coopération et à l’unité pour forcer l’État à mettre en œuvre les premières mesures nécessaires. Assez de temps perdu, c’est maintenant qu’il nous faut agir avant d’être asphyxiés. Un soutien particulier, qui formule des propositions pour saisir les institutions de notre pays est celui de Joël GIRAUD député des Hautes-Alpes, président du Conseil National de la Montagne, président du Comité du Massif des Alpes, est à souligner pour les Alpes du Sud.
Nous ne pouvons qu’être satisfaits de cette prise de conscience générale et du constat unanime de l’urgence des décisions à venir, mais il nous semble que quelques réflexions devraient s’y ajouter :
a)- Attention aux plateformes de chargement et de déchargement des camions préconisées au plus près de la chaine des Alpes. Elles peuvent être une solution dans l’urgence mais sont un danger dans le définitif, car si elles protègent les vallées ultimes elles amènent au contraire dans l’avant-pays un flux important de poids lourds entrainant des conséquences importantes sur l’environnement et sur la santé (exemple Ambérieu en Bugey ou Chorges dans la vallée de la Durance).
b)- Nous regrettons que malgré l’intervention importante du député Haut-Alpin M. Joël GIRAUD et peut être à cause du manque de représentation des Alpes du Sud, l’alternative primordiale de l’aménagement ferroviaire de la vallée de la Durance et le percement de Montgenèvre ne soient pas évoqués de manière fondamentale. En effet, sans porter jugement sur le long terme, sur les justifications du passage transalpin nord ( Lyon Turin ) il est évident en fonction des expertises officielles (audit de l’inspection générale des Finances et du conseil général des Ponts et Chaussées de février 2003 – analyse du Ministère des Transports N° 163 de décembre 2006 sur le transport des marchandises à travers les Alpes principales mutations des dix dernières années) qui concluent qu’en fonction de leurs origines et destinations distinctes les flux sud alpins ne peuvent pas être transférés vers les passages nord alpins en utilisant les sillons rendus disponibles par la sévère concurrence des passages suisses du Simplon du Lötschberg et du St Gothard. Par contre dès son ouverture le tunnel de Montgenèvre apportera une aide significative à l’axe Lyon Turin puisqu’il représente un accès nord naturel au projet de Montgenèvre et lui permettra de canaliser vers le port de Marseille une partie du flux nord-sud saturant les ports italiens. De plus alors que la congestion reste très faible au niveau des Alpes du nord elle devient considérable à Vintimille pour le trafic est-ouest (Vintimille est devenu le deuxième plus important passage alpin après le Brenner autrichien). Cet engorgement est sans cesse en augmentation, car le passage par Vintimille n’est pas en concurrence avec les passages du nord et supporte seul l’augmentation du trafic est-ouest portant essentiellement sur des trafics internationaux à longue distance, où la technique ferroviaire trouverait toute sa pertinence, alors que les Alpes du nord sont traversées par des échanges de proximité entre régions voisines.
Sous la menace d’une détérioration importante de l’environnement, dans un premier temps de nos régions côtières, et par la suite de l’intérieur de la Provence il nous semble indispensable de réaliser un axe massique alternatif à la route dans les Alpes du sud. Nous espérons que les prochaines décisions porterons sur la réalisation de cette portion, vallée de la Durance-Montgenèvre, itinéraire le plus court entre l’Espagne et la vallée du Po, le moins cher à équiper (environ dix fois moins cher que le Lyon Turin 3M€ contre 25 M€) qui permettra à tout le sud des Alpes de se désenclaver et d’avoir accès aux centres d’économie européens pour leur développement."
NOSTERPACA partage entièrement cette analyse en y ajoutant l'impérieuse nécessité pour les populations des Alpes du Sud de disposer d'un axe ferroviaire performant. Les mobilisations récentes autour des TET "Train d'Equilibre du Territoire" et plus particulièrement du train de nuit Briançon-Paris démontrent le fossé entre des attentes fortes et l'offre ferroviaire existante. Le contrat de plan Etat-Région (CPER) en cours d'élaboration pour la période 2015-2020 doit intégrer cette problématique.
CHAINE HUMAINE À SAINT MICHEL DE MAURIENNE - LA VOIX DE NOSTERPACA
Communiqué de presse 7 mars 2015 18h CHAINE HUMAINE À SAINT MICHEL DE MAURIENNE Contre le doublement du tunnel routier du Fréjus Le report modal des camions sur les trains, c'est maintenant sur ...
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