Trafic marchandises à travers les Alpes = des chiffres éloquents
TRAFIC MARCHANDISES A TRAVERS LES ALPES PAR ROUTE ET PAR RAIL
RAPPORT ALPINFO 2009 PUBLIE LE 27 OCTOBRE 2010
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ANALYSE DU RAPPORT ALPINFO 2009
Bilan 2009
Le rapport Alpinfo 2009 confirme l'évolution des flux sud-européens diagnostiquée depuis la fin du siècle dernier, c'est-à-dire :
- poursuite du glissement vers l'est des flux nord-sud en faveur des passages transalpins suisses (Lötschberg-Simplon et Saint Gothard) et autrichien (Brenner);
- forte croissance des flux ouest-est dans les Alpes du Sud (doublement en 10 ans à Vintimille).
Cette évolution a été clairement diagnostiquée par les expertises des services du Ministère français des Transports depuis plusieurs années, notamment celles publiées en 2006.
Les conséquences pour les franchissements alpins français sont nettement différenciées.
Dans les Alpes du Nord, la concurrence des tunnels suisses aboutit à un "siphonage" sévère du trafic de transit des passages nord-alpins français. Le transit européen s'effondre sur les axes routiers (4,6 Mt). Il devient quasi nul sur l'axe ferroviaire Lyon-Turin depuis la mise en service du tunnel du Lötschberg en 2007. L'achèvement du percement du tunnel du Saint Gothard en octobre dernier et sa mise en service annoncée pour 2017 ne peuvent que conforter les passages suisses sur l'axe prioritaire PP 24 du RTE-T, au détriment des passages nord-alpins.
Dans les Alpes du Sud, l'évolution est inverse. Le transit européen est devenu majoritaire avec 11,4 Mt sur 17,4 Mt à Vintimille, soit 2,5 fois la totalité des flux de transit utilisant les trois tunnels nord-alpins.
Perspectives pour les infrastructures ….
….dans les Alpes du Nord
L'offre d'infrastructures dans les Alpes du Nord est particulièrement satisfaisante.
Le trafic ayant fortement chuté, la capacité des deux tunnels routiers, Fréjus et Mont Blanc, permet d'éviter toute saturation pour le fret. Le dernier rapport de l'observatoire des trafics marchandises transalpins (OTMT) fait état d'une congestion très faible de ces passages et précise (je cite) "qu'elle est constatée les jours de départ en vacances et n'est donc ni subie, ni provoquée par les poids lourds".
Concernant l'axe ferroviaire nord-alpin, le tunnel du Mont Cenis va être porté à une capacité de 18 Mt avec le gabarit B+. Son trafic total étant, tous trafics compris, de 2,4 Mt en 2009, ce tunnel offre une réserve de capacité considérable : 6 fois le trafic actuel.
….dans les Alpes du Sud
La situation est inverse de celle des Alpes du Nord.
Aucun corridor ferroviaire de fret n'existe entre la France et l'Italie dans les Alpes du Sud et le trafic routier de transit est interdit depuis aout 2003 au Montgenèvre.
Compte tenu de l'évolution économique de l'Europe du Sud, les conséquences de ces décisions sur la géographie des flux font que le passage de Vintimille supporte dorénavant la quasi-totalité des flux de transit européen. Selon le dernier rapport précité de l'OTMT, la congestion sur l'A8 à Vintimille dépasse 18 000 heures x km depuis 2007.
Ces constats renouvelés confirment l'urgence de doter rapidement les Alpes du Sud d'un franchissement alpin permettant de capter et drainer les flux massifiés traversant ce territoire.
Les solutions routières et fluviales étant exclues, la seule solution pertinente pour les Alpes du Sud demeure la liaison ferroviaire val de Durance – Italie via le tunnel du Montgenèvre.
La réalisation de ce maillon manquant a été identifiée à juste titre comme l'objectif prioritaire 1.1.1 de la Directive Territoriale d'Aménagement des Bouches du Rhône (DTA 13), décret en Conseil d'Etat n° 2007-779 du 10 mai 2007. Les orientations de ce décret sont prescriptives, c'est-à-dire qu'elles s'imposent à tous les services en charge de l'équipement du territoire concerné.
Pour notre association, il est urgent que les pouvoirs publics nationaux et européens prennent en considération cette réalité.