Quand Jean-Claude Gaudin fait un aller-retour sur la LGV Paca
Propos politiques ou erreur de communication ? Ceux qui veulent se déplacer en train prendront leur temps, les autres continueront à prendre leur voiture ....
Le sénateur-maire UMP de Marseille Jean-Claude Gaudin a estimé jeudi matin que la LGV Paca avait "du plomb dans l'aile" et n'était "pas réalisable", avant de
préciser en soirée qu'elle était "un formidable atout", en plein débat - houleux - sur le tracé de la future ligne.
La LGV "n'est pas réalisable" au vu des oppositions soulevées par son tracé, notamment dans le Var, a-t-il dit sur France Inter. "La LGV a plus que du plomb dans
l'aile".
"Aujourd'hui, le TGV arrive jusqu'à Marseille. Pour aller jusqu'à Nice, je crois que c'est très compromis, d'abord ça coûte trop cher, nous n'avons pas les moyens
de le faire, et devant toutes les oppositions, je pense que cela doit être renvoyé à plus tard", a affirmé M. Gaudin.
En début de soirée, la mairie de Marseille a fait savoir par communiqué que "contrairement aux interprétations qui ont pu en être faites", les propos de M. Gaudin
"n'envisageaient en aucun cas l'arrêt de cet ambitieux chantier, mais anticipaient de nouveaux retards sur le calendrier initialement prévu".
Et le maire de préciser que "la LGV est un formidable atout pour le développement économique de notre aire métropolitaine" et "un dossier difficile, qui nécessite
du temps et un consensus politique".
"C'est pourquoi j'en appelle aujourd'hui au volontarisme des élus pour lever les derniers blocages de la LGV par un travail de concertation approfondi et une
conscience aiguë des enjeux en termes d'aménagement du territoire sur le plan local et national", a-t-il finalement conclu.
Entre-temps, le ministre des Transports Thierry Mariani a estimé sur France Bleu Azur qu'il fallait "prendre son temps" pour réfléchir au bon tracé, quitte à
prendre "un ou deux ans de retard" sur le calendrier.
Le maire PS du premier secteur de Marseille, Patrick Mennucci, a déploré que M. Gaudin "enterre en 20 secondes la LGV" et, "sans doute poussé par le gouvernement",
prenne "la défense de l'intérêt supposé des vignes varoises contre l'intérêt de Marseille".
La concertation sur le tracé a été interrompue dans les Bouches-du-Rhône et le Var, après plusieurs réunions publiques mouvementées, mais se poursuit dans les
Alpes-Maritimes. La ligne, qui vise notamment à parer à la saturation prévisible du réseau, doit mettre Paris à 4 heures de Nice (près de 5h40 actuellement).
Dépêche AFP du 01 déc 2011-
Commentaires NOSTERPACA
Le ministre des Transports Thierry Mariani estime qu'il faut "prendre son temps" ???
Avec l'accumulation de nombreuses années de retards en matière d'infrastructures, il faut peut-être faire autre chose, pour la région PACA, son économie, son environnement et ses habitants, que de prendre son temps … !!!
Qui veut croire qu'on va un jour réaliser la LGV PACA en attaquant tous les segments simultanément ? Il y aura un phasage indispensable. Le bon sens commande de commencer par les segments où un accord est possible aujourd'hui et pour lesquels, LGV ou pas, il sera nécessaire de réaliser l'investissement.
Ce raisonnement s'adosse sur un passage du rapport Cousquer à propos des choix à faire pour l'étoile de Marseille (§ 4.3.2) : "Ainsi, quel que soit le tracé de LGV, il apparait que la transformation profonde de la gare St Charles est nécessaire. Une des conséquences est donc d’intégrer un investissement important pour tous les scénarii étudiés, soit comme investissement directement intégré à la ligne nouvelle, soit comme investissement de capacité du réseau existant."
Cette évidence fut une des raisons décisives de choisir le scénario Marseille Centre. Le segment de LGV nouvelle traversant Marseille sous Saint Charles faisait "économiser" un investissement indispensable que le rapport Cousquer chiffre à 2 Mds euros.
LGV ou pas, il importe de commencer par la réalisation du segment de ligne nouvelle entre la sortie du tunnel venant d'Aix, à Saint Henri, la gare Saint Charles souterrain, et l'arrivée sur la ligne actuelle dans la vallée de l'Huveaune. Ce chainon manquant apportera du mieux à tous les scénarios actuellement envisagés, avec ou sans LGV au-delà.
Ensuite, il faudra traiter les autres segments : le maillage du scénario MDS avec la ligne actuelle permet cette progressivité dans la réalisation.
Si un consensus sur tout le parcours de la LGV PACA dès aujourd'hui semble s'éloigner, il n'est pas déraisonnable de penser pouvoir l'obtenir sur l'agglomération marseillaise. L'URVN-FNE-PACA et l'UDVN 13 ont fait des propositions dans ce sens et attendent le résultat des études demandées à RFF
Au bout du compte, une question tracasse NOSTERPACA : pourquoi RFF semble t-il aussi déraisonnable ? Quel est son objectif réel pour apparaître comme plombant avec maladresse (ou détermination ?) le débat LGV PACA ?