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Journée de réflexion sur les traversées Alpines 05/12 à Montgenèvre
Une initiative du Conseil Régional PROVENCE ALPES COTE D'AZUR
Guy HERMITTE, Maire de Montgenèvre a souhaité la bienvenue puis passé la parole à Franco CAPRA, Maire honoraire de Claviere, Commune italienne frontalière.
Joël GIRAUD, Député, Maire de L’Argentière La Bessée et Vice-Président à l’Action régionale pour le massif Alpin a développé les objectifs de ce colloque : volonté d'aborder la question des « usages » des infrastructures et pas seulement les « tuyaux », d'examiner le transport des voyageurs et de renforcer la connaissance des besoins en partant de l'existant. Jean-Yves PETIT Vice-Président aux Transports publics régionaux et à l’éco-mobilité au CR-Provence Alpes Côte d’Azur a complété la présentation de cette journée de réflexion en faisant le lien avec la révision des RTE-T.
Quels trafics dans les Alpes? Le contexte actuel et les évolutions constatées ont été abordés par Bernard BARNEOUD au titre de CAFI
(Conférence Alpine franco-Italienne)
Parmi les graphiques présentés qui indiquent que le trafic France-Italie continue à s'amoindrir, le plus spectaculaire est sans doute le comparatif des parts modales entre les Pays :
Part ferroviaire Italie/Suisse = 60%
Part ferroviaire Italie/Autriche = 35%
Part ferroviaire Italie/France = 5%
L'intervenant a par ailleurs fait remarquer la nécessité de mettre en place un observatoire unifié.
Commentaire NOSTERPACA : l'absence ou l'insuffisance de chiffres revient souvent dans les colloques et débats où il est question de flux de marchandises. L'Europe de la libre circulations des biens est effective mais dans une traduction ultralibérale qui nuit à des analyses objectives et à la prise de décision fondée. Et concernant les parts modales France-Italie, le transit à Vintimille, c'est 100% routier !!!
Dominique ROBIN, Directeur d’ATMO PACA a amené des éléments d'informations sur le lien entre la qualité de l’air, les différentes pollutions et les transports .
Outre des informations statistiques démontrant le lien entre les pollutions et la santé, il indique l'évolution de la pression des pouvoirs publics pour agir sur ce sujet vers les transports, alors qu'à l'origine, les industriels étaient plus concernés.
Il résulte de cette évolution un contentieux, l'Union Européenne ayant décidé de valeurs limites, les états membres sont sous le coup de la cour européenne de justice.
La France est montrée du doigt avec 14 zones, dont 4 en PACA, ne respectant les valeurs limites. Et se retrouve avec la menace de devoir régler une amende de trois millions d'euros assortie d'une astreinte de 300 000 euros par jour …
Commentaire NOSTERPACA : l'agglomération niçoise, Aix et sa périphérie figurent dans les zones de dépassement des valeurs limites . Ce sont essentiellement les pollutions émanant des transports routiers qui en sont les causes. Le trafic de transit routier Espagne/Italie contribue largement à ces pollutions et qu'aucune solution n'est actuellement proposée pour limiter ces parcours routiers sur nos territoires. Si l'on suit la logique des décideurs politiques nationaux et régionaux et de leur outil RFF, il faut attendre l'ouverture du Lyon-Turin pour qu'une alternative ferroviaire soit offerte ...Et admettre que ces poids-lourds iront "tourner" en région lyonnaise pour franchir les Alpes en Maurienne … autant dire que nos impôts risquent de subventionner encore longtemps des trafics parasites et nuisibles à notre population.
A propos des projets d’infrastructures dans les Alpes, Alain PIRAT (conseiller transports pour EE les Verts) a énoncé une série de questions
qu'il fallait poser, selon lui, avant toute décision. Et tout d'abord, il faut dire ce que l'on veut avant de constater des évolutions de trafic peu maîtrisées. Il a abordé la question des
financements et des outils pouvant être créés en prenant l'exemple de la Suisse : FTP : fonds des Transports Publics et RPLP : Redevance Poids-Lourds Prestations. Dans ce pays,
tout le trafic est concerné.
Commentaire NOSTERPACA : il n'est pas neutre d'utiliser le terme « redevance » quand il est question de faire payer aux utilisateurs une participation aux coûts qu'ils engendrent pour la société qui leur offre une mise à disposition d'infrastructures. Et dans notre région, une telle redevance permettrait de financer le report modal dont il est question dans tous les documents mais dont on ne voit pas la réalité ...
Marc LAVEDRINE, Délégué de la Transalpine, est venu apporter des informations sur l'évolution de ce dossier baptisé désormais NLFLT « Nouvelle Ligne Ferroviaire Lyon Turin » Elle sera entièrement mixte. Le tunnel de base est à 600 mètres d'altitude, reliant St-Jean de Maurienne à Suse. L'enquête publique va démarrer en février 2012, le coût des travaux est annoncé à 8,5 milliards et la mise en service à l'horizon 2023. C'est grâce au financement européen que ce projet va se réaliser.
Aurélie PICOT, de la Direction des transports de la région PACA , a fait le point sur le dossier des études de la percée ferroviaire du Montgenèvre qui vont durer 20 mois. Ce sera alors le moment de saisir la Commission Nationale du Débat Public. Les échéances d'une éventuelle réalisation sont annoncées entre 2025 et 2040.
Julien CHASSAGNE, de la Mission LGV PACA de Réseau Ferré de France; a apporté les éléments émergeant du groupe de travail fret
qu'il anime dans le cadre des études de la LGV. Il ressort que la ligne existante pourrait accepter plus de trafic lourd et que la nouvelle ligne offrirait des possibilités pour du fret léger ou
de la petite messagerie. La préservation des sites ferroviaires existants est demandée par les participants à ce groupe de travail. Il indique un chiffre 3700 poids-lourds par jour en transit sur
le littoral français.
Commentaire NOSTERPACA : ces trois interventions se complètent
pour illustrer le décalage entre les besoins réels pour notre région et les priorités faites aujourd'hui par nos dirigeants politiques. Alors que la NLFLT « Nouvelle Ligne Ferroviaire Lyon Turin » semble lancée avec assurance, la percée ferroviaire du Montgenèvre reste à l'état d'études et
de décision éventuelle. Pendant ce temps près de 3 poids-lourds franchissent chaque minute la barrière alpine à Vintimille... cherchez l'erreur !
Maurice BRUN www.paca.cci.fr, Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie des Hautes Alpes a indiqué sa vision économique des territoires des Alpes du Sud en démontrant la nécessité vitale d'être désenclavé par une connexion commode avec l'Italie.
Jean-Pierre HUCHON, Conseiller en intelligence économique, membre de l’association NOSTERPACA, nous a précisément détaillé le tunnel ferroviaire sous le Montgenèvre, insistant sur ce maillon manquant du réseau transeuropéen dans les Alpes du Sud - cahier n°5 SETUMONT - http://nosterpaca.over-blog.com/article-argumentaire-en-faveur-d-un-tunnel-ferroviaire-sous-le-montgenevre-81106709.html : les Alpes représentent toujours un obstacle naturel majeur pour le développement de plusieurs régions, dont la notre Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Une liaison ferroviaire Marseille - Turin (via le Val de Durance avec la percée du tunnel du Montgenèvre) permettrait, pour un coût raisonnable, de créer un tronçon transfrontalier à même de compléter l'axe Lyon-Turin et d'assurer un réel désenclavement des régions frontalières et de la vallée du Rhône; Avec en premier les Voyageurs, puis le Fret.
Enfin, la construction du tunnel du Montgenèvre permettra de développer une nouvelle plateforme intermodale de transports à partir de Marseille et agrandir l’hinterland du Port. Marc REVERCHON; représentant la CCIMP http://www.ccimp.com intervient ensuite pour confirmer la nécessité pour le GPMM d'agrandir son hinterland.
Valérie BRETELLE du Grand Port Maritime de Marseille – GPMM : http://www.marseille-port.fr a regretté l'insuffisance de l'offre des entreprises ferroviaires pour répondre au besoin de report modal. Mario VIRANO, Commissaire Extraordinaire du Gouvernement italien s’est exprimé pour l’axe ferroviaire Lyon-Turin en considérant qu'il n'y avait pas d'opposition entre Lyon-Turin et Montgenèvre et que des complémentarités doivent être étudiées.
Catherine GUIEN, pour le Conseil Général des Hautes Alpes, a mis en avant l'enjeu des transports au quotidien, besoin que les habitants du 05 veulent voir pris en compte.
Imed BENTALEB, Sous-Préfet de Briançon a clôturé les travaux.
Commentaire NOSTERPACA : ce colloque aura été un moment utile mais qui montre surtout l'insuffisance de détermination de notre région, sous ses différentes représentations, pour que ce dossier prenne la place qui devrait être la sienne : priorité des priorités régionales. Il n'y a rien à attendre, à un terme rapproché, de la LGV PACA pour traiter la question du report modal du fret dans nos territoires. Le Val de Durance ne verra ses dessertes voyageurs survivre puis se renforcer qu'avec des débouchés à chacune de ses extrémités (Tunnel du Montgenèvre et raccordement de Cheval-Blanc) Le temps presse, les possibilités de financement se réduisent avec la crise, le réchauffement climatique s'accélère :
Que de raisons pour faire rapidement les bons choix prioritaires.
