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LA VOIX DE NOSTERPACA

Imtempéries et Transports Publics : la fatalité ?

30 Décembre 2010 , Rédigé par nosterpaca Publié dans #DOCUMENT

 

Les derniers déboires de la SNCF, largement médiatisés, ont amené beaucoup de citoyens à se poser des questions ou d'autres à réagir en constatant l'arrivée d'une catastrophe annoncée ….

 

Pour NOSTERPACA, il est clair que l'ouverture à la concurrence, la gestion par activités et maintenant la "désimbrication" des services ne permettent plus à l'entreprise SNCF de produire les services au niveau de qualité antérieurement atteint.

Une telle organisation doit être en perpétuel mouvement pour s'adapter aux progrès technologiques, s'emparer des nouveaux outils et produire le meilleur service au plus faible coût. Et celles et ceux qui ont vécu leur carrière professionnelle à la SNCF savent bien que l'adaptation de l'entreprise était effectivement leur réalité quotidienne.

Le soi-disant immobilisme des cheminots tient plus de l'argument idéologique des penseurs libéraux qu'à un examen objectif des évolutions réelles auxquelles se sont adaptés, depuis la création de l'entreprise nationale, ses salariés.

La déconstruction – le démantélement – de l'outil ferroviaire intégré est désormais telle que nous sommes passés de la critique théorique à l'examen de cas d'école.

En attendant que soient communiquées les analyses et explications officielles, nous publions ci-dessous l'expression de structures syndicales qui apporte leurs éclairages spécifiques.

 

 

 

Expression de Sud Rail 

Train Strasbourg - Port Bou :

Voilà où mènent l’éclatement de la SNCF et l’insuffisance des moyens humains et financiers !

La situation des transports ferroviaires de voyageurs n’est actuellement pas bonne, loin s’en faut ; elle est même parfois catastrophique ! Comme le prouve, les difficultés subies par les voyageurs du train de nuit 4295, partis de Strasbourg dimanche soir pour Port-Bou ou Nice… où ils et elles sont arrivés avec 12 heures de retard  !

Les conditions climatiques peuvent, bien sur, engendrer des dysfonctionnements, mais en aucun cas nous devrions connaître des situations aussi dramatiques, mais pour cela :

  • la SNCF doit cesser de faire des économies sur l’entretien des voies

  • la SNCF doit cesser de faire des économies la maintenance du matériel roulant,

  • La SNCF doit cesser de faire des économies sur le personnel SNCF (conducteurs, contrôleurs, agents dans les gares, agents d’entretien, etc.). 2010 est une année terrible en termes d’emplois puisque 4 000 emplois de cheminots ont été supprimés !

L’organisation en activités séparées, décidée par la direction SNCF, organise ces dysfonctionnements récurrents. Cheminots et matériel (locomotives par exemple) sont ainsi cantonnés dans une activité (Granges Lignes ou TER ou Fret, etc.) au dépens de l’interactivité qui était une des forces de l’entreprise publique SNCF.

Il est aberrant que seul un conducteur de Lyon envoyé en taxi de Lyon à Belfort (pendant que les usagers patientaient) ait pu assurer la relève du train en question parce que les conducteurs disponibles sur Belfort, Besançon,… ne dépendent plus de l’activité Grandes Lignes et ne sont donc ne sont plus autorisés à la conduite de ce matériel roulant ! Combien d’heures perdues pour les voyageurs, au nom du dogme libéral de l’éclatement de l’entreprise publique SNCF ?

Dans de telles conditions, il n’est plus possible d’assurer la sécurité et la qualité du service. D’ailleurs, les audits internes sur la sécurité montrent que le système ne fonctionne plus.

SUD-Rail exige du gouvernement et de la direction SNCF qu’ils cessent cette politique où prédomine la logique financière. Cette logique purement financière détruit l’entreprise de service public ferroviaire, en lui refusant les moyens humains et financiers de fonctionner normalement.

Il est temps d’arrêter ce massacre, orchestré par le gouvernement, et de tout mettre en œuvre pour faire fonctionner non seulement en cas d’intempéries mais aussi au quotidien le service public ferroviaire. La solution ne peut être la multiplication, d’actions en justice postérieures à des incidents dont le nombre se multiplient ; d’ailleurs, tous les voyageurs ne pourront pas se permettre d’intenter ces procès. Il faut traiter le problème sur le fond !

Pour SUD-Rail, la SNCF doit d’urgence revoir sa copie concernant le budget 2011, renoncer au découpage de l’entreprise en activités, et arrêter la purge entamée depuis des années ! Ensemble, usagers, élus, cheminots et organisations syndicales, nous devons stopper ce gâchis

 

 

Expression Union Interfédérale des Transports CGT

 

Difficultés dans les transports :

Les intempéries certes, mais le système est en cause

Des dizaines de milliers de voyageurs viennent de subir une situation ubuesque. Froid et neige ont mis à l’épreuve notre

système de transport et infrastructures, son mode de gestion et d’administration.

Routes impraticables, bus stoppés, avions cloués au sol, trains temporairement bloqués ou retardés au delà des seules

limitations de vitesses bien compréhensibles, aiguillages gelés, avions givrés, voyageurs frigorifiés et désabusés sur des quais non déneigés ou dans des terminaux devenus dortoirs, économie paralysée… ont formé la carte postale de la France en ce mois de décembre 2010 rigoureux. Moins médiatisés, nombre de salariés n’ont pu, si ce n’est dans des conditions difficiles, rejoindre leur travail ou regagner leur domicile.

Qu’il y ait des intempéries n’est pas nouveau, fussent-elles d’une intensité et d’une séquence exceptionnelles. Ce qui est surtout à remarquer et à traiter, c’est la désormais incapacité à faire face à ces situations, dont on sait, pourtant, que la saisonnalité les rend très probables. C’est le prix payé d’orientations établies sur la base d’une gestion statisticienne du risque et uniquement comptable à court terme qui, par définition, évacue les réalités. Le dévouement et l’engagement conséquent des salariés du secteur ne suffisent plus à compenser la désorganisation.

On ne peut pas avoir déstructuré tout le secteur public et les entreprises publiques concernées, privatisé à tour de bras, éclaté les fonctionnements intégrés et cohérents, supprimé plusieurs centaines de milliers d’emplois, abandonné les installations hivernales pour dégeler et leur entretien, diminué les stocks de matériels… tout cela au nom d’une marchandisation de tout, d’une réduction dogmatique des dépenses publiques et d’une gestion systématique comptable par activité spécifique, à flux tendu, et faire abstraction de leur cause le moment venu des conséquences.

Pour l’Union Interfédérale des Transports CGT, le système actuel de nos transports, formaté par la libéralisation intervenue depuis trente ans, et dont tout le syndicalisme européen demande un bilan contradictoire, est en cause. Il n’autorise pas les situations perturbées, ne permet pas d’y faire face, pire, dans ses choix stratégiques d’orientation et de gestion des entreprises concernées, qu’elles soient publiques ou privées, il n’en a que faire.

C’est vrai sur les aéroports où la sous-traitance, les concessions et délégations pullulent. C’est vrai sur les routes où la

décentralisation, éclatant le réseau en plusieurs gestionnaires, laisse les collectivités locales désemparées et les agents du secteur public démunis de bras, de matériels et d’organisation mutualisée cohérente. C’est vrai sur les rails où pour supprimer encore et encore du personnel on s’est défait des installations chauffantes d’aiguillages, de l’entretien des abords, des équipes d’astreinte, des réserves à disposition immédiate…

Dans ce contexte, voir les différents protagonistes orchestrer un savant bal des faux culs en se renvoyant la balle des

responsabilités, entre aéroports de Paris et les compagnies aériennes, entre Ministre, Préfets et météo France, par exemple, est intolérable. Réduire le retour d’expérience à une enquête sur l’approvisionnement du glycol ou du sel, comme l’annonce la ministre de tutelle est indécent et ridicule. Les choix et les coupes sombres dans le budget des transports ces dernières années, accentuées dans la loi de finances 2011, ont une responsabilité indéniable.

Le gouvernement et plus généralement les pouvoirs publics ne peuvent faire l’impasse sur une véritable mise à plat du système de transport, de son fonctionnement, de son organisation et des moyens associés. Ils ne peuvent faire abstraction du besoin de maîtrise publique forte de ce secteur et de la place indispensable qu’il importe de redonner à un véritable service public, capable de garantir la continuité et la meilleure gestion des aléas. Voilà qui justifierait largement une véritable et utile enquête parlementaire et un grand débat public.

Montreuil le 28 décembre 2010

 

 

Le lien ci-dessous fait écho à d'autres situations dégradées et l'on ne peut s'empêcher de penser, à la lecture de cet article, au plan PRIORI T présenté par la SNCF en PACA comme moyen de sauvetage de nos TER  ....

 

http://www.humanite.fr/29_12_2010-la-sncf-appel%C3%A9e-%C3%A0-revoir-sa-copie-%C3%A0-vierzon-461045

 

Si faire et défaire, c'est toujours travailler, alors les dirigeants de la nouvelle SNCF ont déjà bien travailler ..... A nous tous, le plus collectivement possible, de stopper leur course folle !

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