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LA VOIX DE NOSTERPACA

Retour de mission Dubaï COP 28

15 Décembre 2023 , Rédigé par La voix de NOSTERPACA Publié dans #DOCUMENT

Du fait de la représentation de FNE qu'il assure au Conseil Économique et Social Européen, Arnaud Schwartz était présent à la COP 28 dans la délégation de l’UE. Il a rédigé et communiqué le texte ci-dessous qui s'appuie notamment sur la réaction finale du « Climate Action Network international » et du « RAC France », leur membre, dont FNE fait partie.

Voici comment il résume tout cela de quelques mots : "Heureux ou pas de la COP28, nous devons poursuivre le dialogue et nos actions pour réduire notre empreinte écologique du niveau local au niveau mondial si nous voulons un jour vivre en paix, dans un monde vivable !"

Pour NOSTERPACA, association du réseau FNE, ce constat doit renforcer notre détermination à faire évoluer concrètement les décisions prises par les responsables politiques, qui ont adapté les discours mais pas les actes, en tout cas pas de manière significative pour ce qui concerne les mobilités. Ce secteur tient pourtant le haut du pavé pour ce qui est des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) :

Extrait du résumé du rapport annuel du Haut conseil pour le climat " Acter l'urgence, engager les moyens "

Extrait du résumé du rapport annuel du Haut conseil pour le climat " Acter l'urgence, engager les moyens "

COP28 : Face à la réalité scientifique, les belles promesses doivent laisser la place à la
justice climatique et se traduire en actes.

Avec la société civile du monde entier, nous avons réussi collectivement, avant et pendant la COP28, à souligner l’urgence de sortir des énergies fossiles. Toutefois, l’entente des pays représentés à Dubaï sur la transition hors des combustibles fossiles (« transition away ») semble très fragile.
Elle concerne pour le moment uniquement le système énergétique, oublie la nécessité d’atteindre le pic des émissions avant 2025 et manque de précision sur son financement et la responsabilité des pollueurs historiques à l’égard des plus vulnérables. De plus, le gaz, combustible fossile, y est présenté comme une énergie de transition et la capture et le stockage de carbone (« CCS ») tout comme le nucléaire, technologies coûteuses et
potentiellement dangereuses, figurent également dans le texte final.
Signalons que les États insulaires sont inquiets de voir introduites les technologies de captage de carbone, car en outre elles pourraient conduire à des actions qui sapent nos efforts en matière de réduction des émissions. Nous avons besoin de garde-fous autour de ce langage.
A l’issue de cette COP, nous pouvons toutefois saluer la volonté de tripler la production des énergies renouvelables et de doubler l’efficacité énergétique d’ici 2030.
L’annonce autour du « Fonds pertes et dommages », arbre cachant la forêt du manque de moyens mobilisés pour l’adaptation et la transition ?
L’opérationnalisation rapide du « Fonds pertes et dommages » est un progrès. Alimenté à hauteur d’environ 700 millions de dollars, il reste néanmoins extrêmement sous-doté face aux impacts climatiques, qui pourraient aller jusqu’à 580 milliards de dollars par an d’ici 2030 sur des pays qui en sont les moins responsables.
Pire : véritable enjeu de survie pour les populations les plus vulnérables, l’adaptation demeure cruellement sous-financée alors que les besoins pourraient se chiffrer à 387 milliards de dollars par an d’ici 2030. La COP28 ne dit toujours pas clairement comment combler le fossé et se contente de demander un rapport aux pays dits développés d’ici la prochaine COP sur le doublement des financements pour l’adaptation, afin d’atteindre 40 milliards de dollars par an d’ici 2025…
Lors de cette COP, l’encadrement des marchés carbone a été âprement débattu et les textes en la matière finalement rejetés, car ils auraient pu compromettre l’intégrité de l’accord de Paris.
Vigilance, il en sera à nouveau question à Bakou, lors de la COP29.
De même, la question plus générale du financement de la transition énergétique, en particulier par les pays riches en direction des pays les plus pauvres et les plus touchés par le dérèglement du climat, devra faire l’objet d’avancées plus que significatives en 2024. À défaut, un blocage majeur des négociations, avec à la clé un échec collectif à tenir l’objectif des 1,5°C, nous attend en Azerbaïdjan.
Et maintenant ?
La COP28 s’est conclue par des annonces qui devraient progressivement détourner les investissements des énergies fossiles. Cependant, il reste plus que jamais nécessaire de maintenir la pression sur les décideurs et décideuses publics et privés, pour qu’ils assument leurs responsabilités et investissent les milliards nécessaires aux transitions et adaptations de façon équitable.
Aujourd’hui, sans la COP, nous nous retrouverions dans un scénario d'augmentation de la température de 4°C. Avec les politiques actuelles, nous nous dirigeons vers une augmentation de 2,1 à 2,8 °C. Mais la science nous répète que les risques d'un dépassement de 1,5 °C sont imprévisibles, voire mortels pour notre espèce. Alors poursuivons le dialogue entre les peuples et nos actions individuelles et collectives à toutes les échelles, pour que l’humanité respecte les limites planétaires et le reste du vivant.

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