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LA VOIX DE NOSTERPACA

Il n’y aura pas de transition écologique sans le train

21 Juillet 2022 , Rédigé par La voix de NOSTERPACA Publié dans #DOCUMENT

TRIBUNE parue dans le journal "Le Monde"

 "J’en appelle à un sursaut pour sauver le ferroviaire français dont le modèle est à bout de souffle" Jean Rottner, président de la région Grand-Est

NOSTERPACA souscrit bien évidemment aux propos tenus par le président de la région Grand-Est en souhaitant qu'ils puissent inspirer celui de notre région.

Il n’y aura pas de transition écologique sans le train et il n’y aura pas de train sans que notre pays décide, enfin, des financements fortement accrus et garantis sur le long terme explique dans une tribune au « Monde » Jean Rottner, président de la région Grand-Est

« Bâtir ensemble, c’est apporter des réponses radicales à l’urgence écologique » : Ce sont vos propres mots, madame la première ministre. Le développement des transports ferroviaires, de voyageurs et de fret, est une urgence. Le PDG de la SNCF appelle à « faire fois deux ». C’est une ambition bienvenue. Mais on ne fait pas rouler de train sans des rails. Des rails en bon état…

Depuis plus de trente ans, notre pays n’entretient pas assez son réseau ferroviaire : il manque chaque année plus d’un milliard d’euros d’investissements pour stopper le vieillissement du réseau. De l’aveu même de SNCF Réseau, le gestionnaire de ce réseau, sans un sursaut d’investissement massif, les prochaines années seront marquées par « un déclin inexorable de la performance du réseau ».

SNCF Réseau n’a eu d’autre choix que de concentrer ses moyens insuffisants sur une partie du réseau dit « structurant », soit schématiquement les grands axes. Et les moyens annoncés par l’État pour les « petites lignes » sont très inférieurs aux besoins. Ces lignes, ce sont nos lignes du quotidien. Celles qui relient nos campagnes, toutes nos villes moyennes à nos centres urbains. Préserver le « réseau structurant » ne suffira pas, si l’essentiel de nos territoires en est déconnecté.

Passons ensemble des bonnes intentions à l’action

Soyons clairs, le vieillissement du réseau entraînera très vite des fermetures de lignes de plus en plus nombreuses. Mais le sous-investissement n’est pas le seul mal qui ronge notre réseau : son mode de financement même est malthusien. Alors même que nous investissons trop peu, nous sommes le pays d’Europe où les péages facturés pour chaque train qui circule sont les plus élevés : en France les trains s’acquittent de 8 euros par km (source : Autorité de régulation des transports), soit le double de la moyenne européenne et même le quadruple de certains pays (la Suède…).

La conséquence est simple : le système pousse à réduire les circulations et toute politique d’accroissement de l’offre est vouée à l’échec. J’en appelle à un sursaut pour sauver le ferroviaire français dont le modèle est à bout de souffle. Il n’y aura pas de transition écologique sans le train. Il n’y aura pas de train sans que notre pays décide, enfin, des financements fortement accrus et garantis sur le long terme. Voilà de la planification écologique concrète.

Madame la première ministre, vous êtes décidée à avancer avec les élus locaux. Nous y sommes prêts. Passons ensemble des bonnes intentions à l’action. Le président de la République a placé la transition écologique sous votre responsabilité directe et comme vous l’avez dit, elle est l’affaire de tous. Notre défi collectif est bien de construire sur ce sujet majeur une majorité de projet.

S’appuyer sur les ressources des péages autoroutiers

Ce sursaut est possible : alors qu’avant la crise du Covid-19, nous étions déjà le pays d’Europe qui investissait le moins dans son réseau ferroviaire (25 % de moins que l’Allemagne par kilomètre de ligne, un tiers de moins que l’Italie), nos voisins ont fait ce choix : l’Allemagne a décidé un plan d’investissement massif de 86 milliards, en Italie c’est même 179 milliards d’euros qui sont engagés sur 10 ans.

Pour le train il va falloir investir dans le réseau existant au moins deux milliards de plus chaque année pendant plus de 20 ans (hors projets TGV). Débattons, démocratiquement, des moyens de financer durablement cet effort. Au Parlement, avec les régions, avec les citoyens. Engageons ce débat au plus tôt et concluons-le à l’été 2023 au plus tard.

Nos voisins suisses ont su le faire et depuis près de trente ans ils ont, avec le soutien du peuple, financé et développé le meilleur réseau d’Europe. Une solution existe. Elle est à portée de main ! Appuyons-nous en effet sur les ressources des péages autoroutiers. La fin des premiers contrats de concession étant cependant proche, anticipons ce retour à l’Etat et appuyons-nous sur ces ressources futures pour moderniser les infrastructures ferroviaires et contribuer à décarboner les transports.

La planification commence maintenant

Rien n’empêchera, dès lors en amont, d’emprunter pour réaliser des investissements en s’appuyant sur ces futures recettes, et de lever en parallèle les obstacles juridiques aux niveaux national et européen.

Bien sûr, l’urgence n’est pas que ferroviaire dans notre pays : notre défense, au moment où nous ouvrons les yeux sur la réalité des enjeux géopolitiques, nos hôpitaux, notre justice, nos écoles sont tout aussi essentiels.

Bien sûr les enjeux de mutation énergétiques vont eux aussi mobiliser des financements considérables. Et il faudra maîtriser les dépenses publiques. C’est tout l’enjeu de planifier. D’organiser une action sur le long terme. Elle commence maintenant.

Jean Rottner, président de la région Grand-est

 

Ajoutons que la région Grand-Est et la Métropole de Strasbourg ont coopéré pour développer un RER qui sera lancé en décembre prochain, en mettant chacun 8 millions d'euros par an sur la table.

Vu sur le site "Régions de France" : Le ferroviaire sous haute tension…

Dans le sujet des mobilités, qui s’invite dans le quotidien des Français, le ferroviaire est actuellement au cœur du débat. Si le train est un mode de transport utilisé par nombre de nos concitoyens, il est cependant … menacé.

L’entretien du réseau, le maintien ou la remise en activité des petites lignes, si chères aux territoires, ont un coût, très conséquent. Raison pour laquelle de nombreuses voix s’élèvent pour alerter sur l’urgence à préserver, entretenir, un réseau ferré vieillissant quand il devrait au contraire bénéficier d’investissements massifs pour répondre aux enjeux d’aménagement du territoire, d’environnement mais aussi, de pouvoir d’achat, à l’heure où l’on ne parle que de hausse du prix du carburant.

Dans une tribune publiée dans le Monde du 19 juillet, Jean Rotter, Président de la Région Grand Est et Président de la commission mobilité, transports et infrastructures à Régions de France, alerte la Première ministre, Elisabeth Borne sur un « modèle français à bout de souffle ». « Il n’y aura pas de transition écologique sans le train et il n’y aura pas de train sans que notre pays décide, enfin, des financements fortement accrus et garantis sur le long terme ».

Des propos qui font écho à ceux de Jean-Luc Gibelin, Vice-Président chargé des transports et mobilités de la Région Occitanie et Renaud Lagrave, Vice-Président chargé des transports et mobilités de Nouvelle-Aquitaine, relayés dans une autre tribune du Monde, publiée le 17 avril où ils pointent les contradictions d’un État qui « veut sauver les petites lignes et en même temps ne met pas les moyens nécessaires et urgents ». Ils lui demandent de « tenir ses engagements … et qu’il investisse comme en Allemagne ».

Quand l’État fédéral consacre 13 Mds d’euros par an à son réseau, la France, elle, n’en consent que 2,7. Le constat est ici sans appel.

C’est d’ailleurs en ces termes que le Président de la SNCF, Jean-Pierre Farrandou, évoquait le sujet dans un article des Echos, publié le 13 juillet en demandant « 100 milliards sur 15 ans » « pour un doublement de la part modale du rail, afin de tenir les engagements environnementaux de la France… »

Il sera aussi au cœur des échanges des Présidents de région avec Elisabeth Borne, Première ministre, ce jour, à Matignon.

Lire La Tribune du Président Jean Rottner 

Lire La Tribune de Jean Luc-Gibelin et Renaud Lagrave

Lire l’article des Echos – Jean-Pierre Farrandou

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