La France, mauvaise élève du réseau ferré

5 Mars 2022 , Rédigé par La voix de NOSTERPACA Publié dans #DOCUMENT

Nous en faisons le constat au quotidien du fait de nos activités associatives mais il est réconfortant de se rendre compte que nous ne sommes pas isolés dans cette analyse : la France a abandonné son réseau ferroviaire historique au profit du tout-routier.

Michel Caniaux qui a publié son dernier livre, Via Atlantica Ferroviaire, aux éditions L'Harmattan, l'affirme dans un entretien à RFI : la France se doit de retrouver son prestige des années 1970, juste avant son choix d’investir massivement dans les TGV (trains à grande vitesse) et d’oublier ses lignes secondaires.

NOSTERPACA est bien d'accord avec cette orientation. Dans ce sens, nous souhaitons que ce sujet émerge d'une campagne politique qui risque d'oublier nos priorités du quotidien.

En introduction de son entretien, RFI rappelle que l'Europe donne 80 milliards à son transport de marchandises. Quelques jours avant les attaques russes en Ukraine, les ministres des Transports étaient réunis autour de leurs ambitions climatiques. Soucieux de réduire le nombre de camions sur leurs routes, les Européens promettent de doubler le nombre de trains sur le continent.

Pour NOSTERPACA, les conséquences de ce qui se passe en Ukraine, au-delà des souffrances humaines et de la solidarité que nous exprimons au peuple ukrainien, devraient inciter les États à accélérer leur repositionnement en faveur du ferroviaire.

La France, mauvaise élève du réseau ferré

Chronique transports - Michel Caniaux et son Europe en manque de transversales

L'Europe donne 80 milliards à son transport de marchandises. Quelques jours avant les attaques russes en Ukraine, les ministres des Transports étaient réunis autour de leurs ambitions climatique...

https://www.rfi.fr/fr/podcasts/chronique-transports/20220305-michel-caniaux-et-son-europe-en-manque-de-transversales

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LN PCA, ne rien lâcher pour nos transports du quotidien

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FRACOFER

05/03/2022 12:11

Pour avoir organisé pendant des années les échanges avec les Italiens, je ne garde pas un souvenir impérissable des réunions à Rome (auxquelles je n’étais pas invité, le terrain étant représenté par les agents de Modane). Les Italiens, fins négociateurs et roublards, savaient imposer leurs choix comme la présence d’un wagon tampon entre une citerne et un plat avec des poutrelles. Il est vrai que la catastrophe de Bologne Italie: 13 morts, accident ferroviaire le plus grave depuis 2005 - rtbf.be les avaient échaudés. Obligation au coût non négligeable que le collègue a oublié de mentionner à Rome et que je n’ai pu facturer ! « … des efforts de la part de tous les pays. » Une dizaine de lettres, 7 aux premiers ministres, 2 aux ministres des transports, n’ont rien changé à l’affaire ! Commençons par nous, notre pays, notre gouvernement. « … C’est l’attrait de l’argent facile en quelque sorte... » Et ça, le politique n’est pas près d’en changer. Changer de paradigme, vous n’y pensez pas ! « … R pour rapidité, P pour prix abordable, F pour fréquence Wi-Fi, et C pour confort. » R : pas évident pour un industriel qui préfère la régularité. Il sait les délais imposés par toute production. P : il faut arrêter de demander des réductions sur le prix des sillons. Thierry Mignauw l’a dit (en 2017) : « … au Japon, les tarifs en milieu urbain sont élevés, les compagnies y gagnent de l’argent et c’est l’usager qui est aidé directement. Il n’est pas à rendement décroissant sur les zones où il n’est pas saturé. Les rendements y sont au contraire fortement croissants car il ne coûte pas beaucoup plus cher de faire rouler dix trains plutôt que cinq sur une infrastructure non saturée. » F : oui si les applications servent l’homme et non le contraire. Mais qui sait encore produire du fret ferroviaire aujourd’hui en France ? Le rapport du CGEDD (2014 09 30 rap triages V35 (developpement-durable.gouv.fr)) est consternant : perte des notions de base, y compris en sécurité ! C : confort. C’est pour ça qu’on a installé le « Tir au but » dans les triages. Pour le confort et la sécurité des marchandises transportées, dans l’intérêt du client. « … Brest (en Bretagne) à Bilbao en Espagne jusqu’à Lyon puis en Italie … » Brest ferait-il partie des grands ports du « Range nord » ? Est-il le premier port industriel français ? La Bretagne (belle région) serait-elle la zone la plus industrialisée du pays ? Bilbao en Espagne : n’y a-t-il pas de corridors plus importants sur des réseaux à écartement standard ? « … Ce qu’il faut faire c’est reconstruire de nouveaux chemins de fer en suivant ces axes. Parce que ces corridors sont de formats et de matériels totalement différents selon les pays … » Investir, toujours investir ! C’est facile avec l’argent du contribuable ! Et si on utilisait les voies existantes. Le rapport de l’ART montre qu’il y a encore de la place. Ouvrons les yeux sur les études de flux : « La pieuvre rouge » de Guy Baudelle (il a oublié Brest !) (photo non publiable) Il suffit aussi que l’ADEME accepte les études de report modal sur l’Arc méditerranéen. « Avec de l’attelage automatisé. » Vieux projet, au moins cinquantenaire, qui n’a jamais abouti en Europe (coût trop élevé ou jugé non prioritaire par certains pays. Je doute que le contexte actuel lui soit favorable !). « Et le paradoxe c’est que ce sont souvent les écologistes qui empêchent ces projets ? » Effectivement, deux candidats à la présidentielle ont refusé mon aide pour élaborer leur programme transport (de fret) pour la France. Mais comme ils ont la science infuse … Quant aux riverains qui accepteraient les lignes nouvelles ! J’ai souvenir de la SNCF (et un ancien cheminot devrait le savoir) qui remit dans les cartons l’autoroute ferroviaire dans le couloir rhodanien quand elle a constaté les difficultés à créer la LGV1 ! (1981 - et les vignerons du Vouvray qui ont … tiré profit de la proximité de leur LGV : les vibrations dans les caves ont améliorée la qualité de leur vin ! – mais ça personne ne l’a écrit après toutes les manifestations des opposants. Ce n’était pas un scoop ! -).

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