Un premier retour à notre questionnaire
NOSTERPACA a soumis un questionnaire à l'ensemble des têtes de listes régionales candidates aux élections des 20 et 27 juin prochains. Nous les publierons au fur et à mesure que nous en aurons connaissance.
Afin d'être clair avec nos lecteurs quant à notre indépendance politique, nous rappelons que NOSTERPACA place son action associative sous le signe d’une solidarité qui se démarque du repli sur soi, des clivages sociaux et des égoïsmes nationaux ou continentaux.
Le premier retour à notre questionnaires concerne les réponses de la liste "CONSTRUISONS LA RÉGION DE DEMAIN" soutenue par le rassemblement national.
- Nous avons noté une diminution importante du nombre de trains quotidiens en 6 ans, passant de plus de 700 en 2015 à moins de 550 aujourd’hui. Quels seront vos objectifs de développement de l’offre ?
- Le nombre de trajets réalisés quotidiennement en TER est stabilisé autour de 100 000 depuis les 6 dernières années. Quels seront vos objectifs de développement de la fréquentation des TER ?
- L’intermodalité est un des éléments clefs pour déclencher un meilleur usage des Transports Collectifs. Quels sont vos objectifs d’aménagements intermodaux ?
Sur les six dernières années, les « petites lignes », qui servent aux déplacements quotidiens de habitants de notre région ont été victimes des politiques gouvernementales et de celles mises en place par la majorité Estrosi-Muselier. Des gares ont été fermées, des guichets et des trains supprimés au détriment du service rendu aux voyageurs. La contribution financière de la Région à la SNCF n’a cessé d’augmenter, alors même que le service continuait de se dégrader !
Nous souhaitons faire de ces lignes fines quotidiennes, plus modestes, la priorité de notre mandat en matière de transports. Pour qu’elles soient plus fréquentées, elles doivent mieux desservir notre territoire, ce qui implique l’ouverture ou la réouverture de certaines d’entre elles – par exemple entre Aix-en-Provence et Rognac ou entre Carnoules et Gardanne. Les déplacements multi-modaux devront être facilités et soutenus. Le transport d’un bout à l’autre du territoire sera facilité grâce à un billet unique TER, qui n’existe qu’à l’échelle des métropoles.
- La livraison, au cours du mandat qui s’achève, de 16 rames Régio2N a bénéficié au littoral azuréen, au détriment de l’offre dans l’Ouest de la Région. Quelle politique de gestion du matériel permettant un rééquilibrage allez-vous engager ?
L’équilibre territorial n’a pas été un axe fort de la majorité Estrosi-Muselier. Nous souhaitons respecter et accompagner chacun des habitants, quel que soit son territoire, de la même manière. Concernant de nouvelles rames, il est en effet urgent de les moderniser pour offrir tout le confort moderne et respecter de nouvelles exigences environnementales. Ainsi, la Région n’a pas commandé de rames fonctionnant à l’hydrogène, alors que 4 autres collectivités régionales l’ont fait plus tôt dans l’année. Nous souhaitons rattraper ce retard rapidement, d’autant que plusieurs entreprises de pointe sur cette technologie sont installées sur notre territoire.
- Les temps de parcours se sont allongés ces dernières années, plaçant Briançon à 5 heures de Marseille, soit un temps de trajet allongé de 20% en quelques années en raison notamment d’arrêts de banlieue sur les trains longue distance. Quelle sera votre action pour remédier à cette situation ?
- La ligne des Chemin de Fer de Provence est interrompue depuis plus de deux ans à la suite d’un accident de chantier et met en péril le lien du territoire entre Nice et Digne. Celle du Val de Durance à Digne est non exploitée depuis 30 ans. Quel avenir prévoyez-vous pour ces deux axes ?
Les territoires alpins constituent une spécificité de notre région et doivent être traités comme tels. Ils doivent donc bénéficier des trajets spécifiques pour en accélérer la desserte. Nous réduirons les temps de trajet en supprimant certains arrêts autour des Métropoles.
Concernant les lignes qui desservent Digne-les-Bains, nous ferons des travaux nécessaires l’un de 12 grands chantiers d’infrastructure que nous lancerons dans la Région, avec la réouverture du tunnel de Tende.
- Les services Marseille-Aubagne n’ont jamais atteint le niveau annoncé avant les travaux de la 3° voie. Quelle sera votre orientation pour aboutir à un cadencement attractif sur cet axe ?
Avant d’annoncer une solution, nous devons identifier clairement les problèmes. Un audit de la situation sera fait avant la fin de l’été, et des solutions, impliquant tous les acteurs devront être appliquées.
- Le projet LN PCA suscite encore débats et interrogations. Pensez-vous que cette ligne nouvelle doive accepter une mixité des circulations voyageurs (TGV, TET, TER) ?
La Ligne Nouvelle Provence-Côte d’Azur n’est que la nouvelle dénomination de la LGV, un serpent de mer au coût pharaonique. Si le projet LN PCA a donné lieu à des travaux de rénovation des gares métropolitaines et d’amélioration d’infrastructures existantes, il n’en demeure pas moins que l’objectif affiché officiellement reste une ligne TGV traversant notre région de part en part. Le budget nécessaire, par exemple pour la nouvelle gare souterraine de Saint-Charles, paralyse les investissements urgents pour les TER ou la réouverture de lignes plus modestes, dont nous ferons, nous, une priorité.
- Concernant la présence humaine à bord des trains et en gare, le nombre des agents SNCF est en baisse mais la présence de « gilets bleus », salariés en sous-traitance, se développe. Allez-vous poursuivre cette politique ?
La sécurité est un préalable à la fréquentation des TER : on ne prend plus le train si on y monte la peur au ventre. Or l’insécurité dans les TER et gares de notre région a explosé : +68 % d’actes délictueux entre 2018 et 2019, +62 % d’atteintes sexuelles, +72 % de violences volontaires…
La majorité Estrosi-Muselier, si elle a fait des annonces fortes, s’est contentée de communication. Sur la totalité du mandat, ils ont recruté 75 agents de police ferroviaire, alors qu’ils ont recruté 77 personnes au cabinet du Président du Conseil Régional, comme l’a souligné la Chambre régionale des comptes.
Nous créerons une Police régionale des Transports, sous l’autorité du Préfet de Police des Bouches-du-Rhône, sur le modèle de l’Île-de-France. Nous recruterons 70 agents par an, pour atteindre l’effectif de 500 à la fin du mandat. La sûreté ferroviaire sera ainsi aussi bien dotée qu’en Île-de-France, en proportion de la population.
- Le bilan économique du programme d’installation des portiques de sécurité « vigipirate » dans les gares n’est pas connu. Vous engagez-vous à publier ces chiffres ?
Les portiques de sécurité restent un échec patent de la politique des transports de la majorité Estrosi-Muselier. Annoncés comme une solution miracle pour la sécurité dans les trains et les gares, des portiques ont été installés en grande pompe dans 7 gares, alors que Christian Estrosi avait affirmé qu’un tiers d’entre elles en seraient équipées dès la fin 2017. En avril 2018, ils sont démontés et officiellement abandonnés en octobre. Le coût de cette opération de communication a été évalué à 6,8 millions d’euros… sans aucun bénéfice pour les usagers.
Nous l’avions annoncé dès le début : les portiques ne serviraient qu’à la communication et pas à la sécurité. Encore une fois, les faits nous ont donné raison.
- Notre association a créé une application citoyenne destinée aux usagers (Trans'Potes) et qui permet une analyse pluridisciplinaire et indépendante de la pertinence et de la fiabilité du réseau. Accepteriez-vous qu’un tel outil puisse être intégré à une démarche de concertation dans le but d’améliorer le vécu quotidien des usagers ?
Dès 2015, nous avions défendu l’intégration des usagers dans les processus de décision concernant les TER. Alors qu’ils devraient être au cœur des discussions, ils en sont écartés depuis des années. Nous devrons y remédier dès notre élection soit par une instance consultative régulièrement réunie et/ou par l’application que vous avez développée. Nous y sommes en tout cas largement favorables.