Une montée des exigences
26 Juillet 2020 , Rédigé par La voix de NOSTERPACA Publié dans #DOCUMENT
Après les actions médiatiques de Greenpeace, les démarches originales d'Extinction/Rébellion ou les mobilisations sociales d'Alternatiba, c'est désormais aux acteurs économiques de monter la barre de quelques crans dans les revendications favorables à la sauvegarde du ferroviaire.
Le mouvement associatif classique, tel que peut le représenter NOSTERPACA, va-t-il être débordé sur toutes ses lignes ?
La question est à poser ainsi qu'en témoigne cet article lu sur Challenges.fr :
Le patron d'Alstom pour l'interdiction de l'avion sur les liaisons de moins de 4H en train
Henri Poupart-Lafarge, le patron d'Alstom, se dit favorable à l'interdiction de l'avion lorsque les liaisons peuvent être assurées en moins de quatre heures de train.
Le patron d'Alstom, se dit favorable à l'interdiction de l'avion lorsque les liaisons peuvent être assurées en moins de quatre heures de train.
"A titre personnel, je suis favorable à ce que, pour tous les trajets de moins de quatre heures de train, l'avion soit interdit. Le modèle TGV participe énormément à la décarbonation du transport", a déclaré le PDG du constructeur ferroviaire, en plaidant pour une relance du rail face à l'avion mais aussi à l'automobile.
Le gouvernement français a exigé d'Air France, en contrepartie de son soutien financier, une réduction drastique des liaisons aériennes intérieures quand une alternative ferroviaire existe à moins de deux heures et demie.
L'exécutif a aussi récemment promis un plan de relance massif du ferroviaire, notamment pour le fret, les petites lignes et les trains de nuit dans le cadre de sa politique de transition écologique.
Décalage entre les soutiens français et allemand dans le secteur ferroviaire
Le PDG d'Alstom, qui espère un feu vert de Bruxelles le 31 juillet à un projet de rachat de Bombardier Transport pour former le "leader mondial occidental du transport ferroviaire", s'est inquiété d'un décalage entre les soutiens français et allemand à la filière.
"Le secteur ferroviaire n'est pas immunisé contre la crise.
Il y a une perte de revenu très importante pour les opérateurs" en raison de la chute de trafic liée à la pandémie de Covid-19, a-t-il déclaré. Il a rappelé que l'Allemagne avait décidé des aides fédérales à ses Etats régionaux (Länder) pour 2,5 milliards d'euros et une baisse de la TVA sur les trains grands lignes.
"La flotte de TGV française diminue d'année en année. On va entrer dans une période de deux ans pendant laquelle Alstom ne fournira pas de TGV entre 2021 et 2023 à la SNCF", a-t-il souligné, estimant que c'était "la première fois depuis la naissance du TGV" au début des années 1980. Outre-Rhin, la compagnie ferroviaire allemande Deutsche Bahn "a annoncé il y a deux semaines la commande en urgence de 30 ICE [le TGV allemand] à Siemens pour être livré dans les deux prochaines années", a expliqué M. Poupart-Lafarge.
Selon lui, le train représente "des déplacements plus sûrs": "La voiture, c'est 100 fois plus dangereux". "C'est évidemment un enjeu sur la décarbonation. La voiture émet 213 g de CO2 par kilomètre et par passager, l'avion 172 g et le train 6,3 g". "Contrairement à ce qu'on pourrait croire, l'automobile est en fait extrêmement subventionnée et coûte plus de 300 milliards d'euros par an aux citoyens européens", a-t-il ajouté.
Pour NOSTERPACA, cette dernière affirmation est un aveu bien tardif mais encourageant pour celles et ceux qui luttent depuis des décennies pour une vérité économique en matière de concurrence modale et l'intégration des coûts externes que le transport routier laisse à la charge de la collectivité.