Avenir des Trains d’Equilibre du Territoire (TET)
Philippe Duron, député PS, président de l’AFITF, s’est vu confié la présidence d’une commission chargée de travailler sur le devenir des trains d’équilibre du territoire (TET), diurnes et nocturnes. Une délégation de cette commission composée de 7 personnes était à Marseille les 29 et 30 janvier.
Parmi les personnalités régionales présentes le 30 janvier : Joël Giraud, député des Hautes-Alpes, Marie Meunier-Polge, vice-présidente de la Région Languedoc-Roussillon, Bernard Jaussaud, vice-président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Francine Daerden, présidente du comité de soutien au train de nuit, adjointe au maire de Briançon, Jean-Yves Petit, vice-président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Catherine Gieu DGA, CG 05, Mme Corinne Merand-Leprêtre, CG05, Bruno Dessaignes, directeur des transports et des grands équipements à la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Robert Unterner, DREAL. Philippe Bru, directeur Régional SNCF Mobilité était représenté.
Côté citoyens, les associations FNE PACA/NOSTERPACA (association ADUGARE excusée), FNAUT PACA ont été invitées à participer à cette rencontre ainsi que plusieurs représentants du Comité de défense de la ligne des Alpes.
Le rôle et les objectif de la mission « Avenir des TET » ont été rappelés par son Président Philippe Duron. Les conclusions et les recommandations de la commission TET doivent être remises sous la forme d’un rapport d'ici fin mars/début avril en vue de permettre la préparation d’une nouvelle convention d’exploitation TET dès 2016. Ce rapport fera l’objet d’une présentation aux commissions compétentes du Parlement, préalablement à la décision du Gouvernement.
Le train de nuit Briançon / Paris a été longuement abordé avec de nombreuses interventions dont celles du Député Joël Giraud, de Francine Daerden, adjointe au maire de Briançon, des services du CG 05 ainsi que les représentants du Comité de défense de la ligne des Alpes. Les récents incidents sur ce train ont engendré une mobilisation dans l'ensemble de la haute vallée de la Durance, mais aussi dans celle de l'Ubaye. Pour tous, ce train reste le seul lien direct entre les Hautes Alpes et Paris, c'est l'ultime garant de l’égalité des territoires. Les autres solutions consistent à passer par l’Italie (gare d’Oulx) pour le briançonnais ou d’aller essayer de prendre un TGV à Grenoble, Valence ou Aix depuis Gap. Ce train permet également d’acheminer un grand nombre de touristes lors des périodes de vacances et lors de la saison d’hiver. Il contribue au développement de l’économie touristique et de l’emploi. Pour tous les intervenants, il est essentiel de disposer de garanties sur le devenir du train de nuit Briançon / Paris sur la rénovation ou le renouvellement des voitures, le traitement de l’infrastructure afin d’autoriser la circulation de locomotives diesels plus récentes, l’attribution de sillons de qualités et fiables, une meilleure qualité dans l’exploitation et l’information. Les acteurs du tourisme demandent que les groupes, notamment les scolaires, puissent, à nouveau, utiliser ce TET pour venir dans les stations des Alpes du Sud.
Puis les représentants de la région Languedoc-Roussillon mais aussi de Provence-Alpes-Côte d'Azur ont développé des arguments en faveur du rétablissement du parcours jusqu'à Marseille du train le Cévenol. Ce TET chargé d'histoire contribue à l’aménagement du territoire ente Clermont Ferrand et Marseille : les migrations des XIXe et XXe siècle (développement industriel, exode rural) ont amené sur le pourtour de l'Etang de Berre une population originaire du sud de Massif Central (Cévennes, Lozère, ...). Les bucco rhodaniens d'aujourd'hui sont nombreux à avoir gardé des attaches avec leur terroir de naissance. Or, depuis 2012, son parcours a été limité entre Clermont Ferrond et Nîmes au lieu d’aller jusqu’à Marseille. De fait, la région Provence-Alpes Côte d’Azur n’est plus reliée par un train direct avec la région Auvergne. Sa vocation touristique importante avec la traversée des gorges de l’Allier a été mise en avant ainsi que sa contribution à la desserte interrégionale, notamment entre Miramas, Arles et le Languedoc-Roussillon. L’exploitation, la commercialisation et l’information relatives à ce TET sont particulièrement défaillantes.
Enfin ce sont les relations NICE/BORDEAUX qui ont été abordées. Appelées "Transversale Sud", elles seront modifiées lors de la détermination de l’offre TET 2017. L’Etat souhaite limiter les TET Bordeaux / Nice à Marseille et de ne plus desservir avec ces services la ville d'Arles. Conséquences : une desserte en moins sur le parcours Marseille-Nice et une forte diminution de la desserte de la gare d'Arles qui subit un impact significatif vers Marseille et une situation totalement dégradée vers Nîmes.
En conclusion, le Président a remercié les participants de leurs apports.
Cette réunion a permis une expression dense et variée, il reste maintenant à vérifier comment toutes ces demandes et attentes seront traduites. Les clients/usagers vont sans doute connaître d'ici peu de nouveaux reculs dans les offres de services restant sous la responsabilité de l'Etat.
Quoiqu'il en soit, l'ensemble des participants a apprécié la visite de la commission "Duron" et le temps consacré à l'écoute. L'initiative du Conseil Régional d'organiser et d'élargir cette audition a également été bien perçue.
Commentaires NOSTERPACA :
Il est surprenant de constater, lors de ce type d'échanges, que la majorité des participants n'a pas intégré le bouleversement qu'a subi le système ferroviaire français. De manière plus ou moins explicite, les demandes adressées à la SNCF s'affranchissent des évolutions engagées depuis 1997. Or, les conséquences de la déconstruction de l'entreprise intégrée SNCF apparaissent de plus en plus clairement. Des exemples ont été donnés au cours de cette réunion à propos des réservations, des informations manquantes, des tarifications peu compréhensibles, ... La mise en place de la réforme ferroviaire pourrait être une opportunité pour les responsables politiques de dresser une liste objective de tous ces dysfonctionnements puis de charger ensuite la nouvelle entité ferroviaire de corriger leurs effets néfastes. Ne nous a-ton pas annoncé la création d'un Groupe public industriel intégré lors du vote de la loi de réforme ferroviaire ?
En attendant, la mobilisation doit se consolider et s'organiser dans la durée. Il faut dépasser les réactions éphéméres et construire des propositions en réponse aux attentes citoyennes.
Et l'important sera bien de passer du dire au faire ....
De bons espoirs de pérennisation du train de nuit Paris-Briançon
Philippe Duron, député et président de la commission chargée par le gouvernement d'une réflexion sur l'avenir des trains d'équilibre du territoire, a donné des signes encourageants pour la ...