Réunion Percée ferroviaire du Montgenèvre à GAP le 22 octobre 2012
Le projet de Percée Ferroviaire sous le Montgenèvre vient de franchir une nouvelle étape. Le projet, inscrit au Schéma National des Infrastructures de Transport, était à l'affiche ce lundi 22 octobre à l’hôtel du département de Gap
Les personnalités étaient nombreuses sur la tribune :
Messieurs Jacques QUASTANA -Préfet des Hautes-Alpes, représentant M. Hugues PARANT -Préfet de la Région- retenu, Pierre BERNARD-REYMOND -Sénateur, membre du groupe d'études sur le développement économique de la montagne et du Comité d'enquête sur le coût et le rendement des services publics, Joël GIRAUD -Vice-Président au Conseil régional, délégué au massif Alpin et Député - secrétaire à la Commission des Affaires économiques, Jean-Yves DUSSERE -Président du Conseil Général des Hautes-Alpes, Olivier Le PRUNENEC -Chef du service des projets d’investissement chez RFF- représentant M. Marc SVETCHINE -Directeur RFF-PACA, et Jean-Yves PETIT -Vice-Président Transports publics régionaux et éco-mobilité au Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur.
C'est le Président du CG 05 qui a ouvert la séance, en indiquant que la solution souhaitable serait une ligne fret/voyageurs. Le représentant de RFF a positionné son entreprise comme cofinanceur des études et indiqué que RFF portait beaucoup d'intérêt à ce dossier … !
Le Député Joël Giraud qui cumule cette fonction avec celle de Vice Président du Conseil Régional a développé plusieurs points :
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la présentation de ces études, qui s'inscrivent en vue du débat public, constitue un tournant important ;
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des documents importants sont portés à connaissance ;
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le Conseil Général du Développement Durable a fait un constat pessimiste de la ligne Valence/Veynes ;
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le Val de Durance figure dans les documents du SNIT qui va être révisé
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le schéma de massif qualifie la liaison Briançon/Italie de majeure ;
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le financement des études est largement partagé par les collectivités locales et doivent déboucher sur du concret.
Le Préfet du 05, après avoir excusé le Préfet de région, a précisé le calendrier pour les études fonctionnelles qui devraient être remises en juin 2013.
Les services du conseil Régional ont donné le cadre des études, présentées conjointement par les sociétés ARCADIS et SAMARCANDE :
Ces études envisagent plusieurs techniques, plusieurs tracés et, selon les hypothèses, une liaison dédiée aux voyageurs uniquement et d’autres scénarios mixtes où circulent des trains de voyageurs et de marchandises. Le coût estimé de réalisation des ouvrages varie, compte tenu des scénarios, de 1,8 milliards € à 8,7 milliards € en incluant des services de transport combiné
C’est un parterre studieux, inquiet et très interrogateur à la fois qui a pris connaissance des informations apportées à ce 3ème Conseil de
Développement de la Percée Ferroviaire du Montgenèvre.
Le sujet avait déplacé bon nombre d’associations dont NOSTERPACA, URVN-FNE PACA, ABOUTIR, FNAUT, ALAS, MNLE, ... Nos voisins Italiens étaient présents aussi et l’un
d’entre eux est intervenu : Paolo TERZOLO, 1er adjoint représentant le Maire d’OULX, Paolo DE MARCHIS a exprimé les questions posées dans sa vallée à propos des impacts des débouchés selon
le scénario retenu. M. Robert de CAUMONT, ancien Député-Maire de Briançon, qui se bat depuis 1975
pour la percée ferroviaire sous le Montgenèvre a été longuement applaudi.
Pour NOSTERPACA, ce dossier apparaît incomplet et les scénarios maladroitement présentés. Il manque ce qui fait l'objectif principal du projet, c'est à dire une vision prospective
des flux, voyageurs et fret, dans l'Europe du Sud. Quelle mutation économique apportée par la suppression du verrou du Montgenèvre ? Ce n'est pas une simple amélioration de la situation actuelle,
mais une transformation ... qui ne se gère pas seulement en déclinant les flux actuels. Il faut
anticiper. Quant aux différents scénarios présentés comme des options différentes, cette formulation
constitue une approche erronée car ce sont des améliorations complémentaires à réaliser progressivement.
Le Président de NOSTERPACA mais aussi Chargé de mission pour ce qui concerne le domaine RFF-SNCF de M. Roger PELLENC, Maire de Pertuis et Vice-Président de la Communauté du Pays d'Aix, délégué au Développement Economique et aux Zones d'Activités de la CPA est revenu sur la nécessaire trouée des Alpes du Sud et sur la bifurcation de Cheval-Blanc seulement envisagée par ARCADIS pour le Fret vers le GPMM et FOS et en évitant les rebroussements à Cavaillon. :
« Il est regrettable que cette bifurcation ne soit pas significativement envisagée aux voyageurs par un raccordement avec la ligne LGV reliée à celle de Cheval-Blanc pour des liaisons futures à destination de DIGNE; C’est d’autant moins acceptable que vous n’envisagez plus la réouverture au service voyageurs de Cavaillon à Pertuis et vous l’écrivez, mais seulement l’ouverture de Digne à Château-Arnoux que nous approuvons! Je vous suggère cependant de faire préserver le foncier dans le périmètre de cette bifurcation. »
En conclusion, l'ensemble laisse perdurer un certain malaise sur la volonté et la motivation des services en charge du pilotage de ce projet majeur ! Propos sévères ? Ce Conseil de Développement constitue cependant une étape supplémentaire et un pas positif pour cette percée ferroviaire sous le Montgenèvre. Mais il va falloir activer les réseaux sociaux, les collectivités et le commun des citoyens et nous coordonner tous pour qu’enfin, elle soit inscrite dans le SNIT, Schéma National des Infrastructures de Transport. Le gouvernement a officiellement installé la Commission chargée de trier et hiérarchiser les projets du SNIT avec pour objectif de définir "un canevas de mobilité durable" avec des mesures concrètes et immédiates pour améliorer le transport au quotidien.
Jean-Yves Petit, Vice-Président Transports publics régionaux et éco-mobilité au Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur, est plus optimiste. Il considère que l'avancement est conforme au tableau de marche. Pour lui, l'objectif du débat public est à portée. Les études de faisabilité et d'impact ainsi que socio-économiques qui vont être réalisées d'ici juin 2013 permettront de demander à l'Etat la saisie de la Commission Nationale de Débat Public. Et donc de poursuivre le planning tel que prévu jusqu’à la concrétisation du projet.
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