Selon l'AQST, organisme lié à l'Inspection générale de l'environnement et du développement durable, l'activité de transport de voyageurs en France a renoué avec les niveaux de l'avant-Covid-19 : c'est ce qu'établit l'autorité dans son bilan 2023 publié le 22 octobre 2024. En revanche, la ponctualité et la régularité du service apparaissent nettement dégradées.
Une nette reprise du transport de voyageurs
L'AQST fait état d'une nette reprise du transport de voyageurs pour l'ensemble des modes de transport, et notamment le ferroviaire. À l'issue de la crise sanitaire liée au Covid-19, les niveaux d'activité de l'année 2019 sont quasiment atteints voire dépassés :
- avec 122 millions de voyageurs, la SNCF dépasse de 16% les chiffres 2019 ;
- la RATP a transporté 2 981 millions de personnes en Île-de-France (+4,3%) ;
- les chiffres 2023 du transport aérien atteignent 94,1% des chiffres 2019.
L'activité a cependant été affectée de façon conjoncturelle, tant par des évènements climatiques extrêmes (canicules, tempêtes, crues historiques dans les Hauts-de-France...) que par des mouvements sociaux, en particulier celui contre la réforme des retraites.
D'autres causes plus structurelles, telles que l'âge des infrastructures, la disponibilité du matériel, une tension sur les effectifs (surtout dans le ferroviaire), sont intervenues.
Conséquence : après 2022, année "déjà marquée par des résultats inquiétants, 2023 s’affiche une nouvelle fois comme l’une des plus mauvaises ponctualités de la décennie." À cela s'ajoute l'impact de cet ensemble de facteurs de perturbations sur la régularité des transports, c'est-à-dire sur les annulations de trajets.
Des taux croissants de retards et d'annulations
Dans le ferroviaire, annulations et retards de trains s'accroissent.
Pour les liaisons TGV, les retards sont en hausse par rapport à 2019 et 2022, les causes les plus répertoriées étant : "gestion en gare et réutilisation de matériel" et "infrastructure". Les annulations passent de 2,7% en 2019 à 3,4% en 2023.
Le taux de retard des Intercités, de 13,2% en 2019, atteint 19,3% en 2023 : c'est le plus élevé "depuis au moins 2012". Les annulations sont en légère baisse.
Concernant les trains express régionaux (TER) : le taux de retard moyen s'élève à 9,3%, allant de 5,4% en Bretagne (qui a aussi le plus faible taux d'annulations, à 1,3%), à 12,7% en Provence-Alpes-Côte d'Azur. La cause "externe au transport" est la plus fréquente.