Le LYON-TURIN sous tension
30 Juillet 2018 , Rédigé par La voix de NOSTERPACA Publié dans #DOCUMENT, #Alpes-frontière Italie-France
Texte publié le 24 juillet par l'agence Reuters - Le nouveau ministre italien de l'Infrastructure a critiqué mardi le projet de liaison ferroviaire transalpine Lyon-Turin, disant y voir un gigantesque gaspillage d'argent public et promettant de le renégocier avec la France.
"Personne ne devrait donner son accord à l'avancement de cette ligne. Nous considérerions cela comme un acte hostile", a écrit Danilo Toninellisur Facebook.
La ligne à grande vitesse de 270 km de long doit relier Lyon à Turin. Son coût initialement estimé à 9,6 milliards d'euros s'élèverait désormais à 26,1 milliards d'euros, selon le ministre italien.
"Quand je regarde les documents sur le projet Lyon-Turin, je ne peux qu'être en colère et dégoûté de la façon dont l'argent de l'Italie a été gaspillé", a poursuivi Danilo Toninelli, un membre du mouvement populiste Cinq-Etoiles (M5S) qui dénonce depuis longtemps ce projet ferroviaire.
La Ligue (extrême droite), avec laquelle le M5S a formé un gouvernement de coalition, y est au contraire favorable.
Après des années de préparatifs et de controverses, Paris et Rome ont signé en 2016 un accord de financement de 8,4 milliards d'euros pour la construction de la ligne à grande vitesse.
Après son élection l'an dernier, le président français Emmanuel Macron avait brièvement demandé une suspension du projet avant de réaffirmer l'engagement de Paris. Les deux pays ont annoncé en septembre que les travaux de la ligne étaient presque achevés et que ceux du tunnel de 57 km de long sous les Alpes allaient bientôt pouvoir commencer.
Rappelant qu'aux termes de l'accord, l'Union européenne devait financer 40% des travaux, l'Italie 35% et la France 25%, Danilo Toninelli s'interroge dans son message sur Facebook sur cette différence de traitement entre Rome et Paris alors que la plus grande partie du tunnel se situe du côté français de la frontière.
Il juge aussi cette nouvelle liaison ferroviaire superflue alors que les échanges commerciaux entre l'Italie et la France sont en "déclin constant" depuis 20 ans.
Le ministre se prononce donc pour une révision complète du projet en précisant que des critères économiques, sociaux et environnementaux détermineraient son avenir.
Tension au sein du gouvernement italien sur la LGV Lyon-Turin
Le dirigeant de la Ligue et ministre de l'Intérieur italien Matteo Salvini, également vice-président du Conseil, s'est prononcé vendredi en faveur de la poursuite du projet de liaison ferroviai...