Quelles mobilités et quand ?
La table-ronde de ce lundi 26 mars a tenu ses promesses en terme de qualité des débats mais a aussi montré l'ampleur de la question des mobilités. Malgré le souhait de ne pas focaliser sur la loi ferroviaire, le sujet a tout de même émergé à de nombreuses reprises.
La séance a été ouverte par une brève introduction des associations organisatrices de l'événement, RAMDAM et NOSTERPACA.
Puis l'animation étant assurée par le journaliste Gilles Dansart (Mobilettre) la parole est donnée
à Jean-Marc Zulesi. Le Député des Bouches du Rhône, membre du groupe parlementaire travaillant sur la future loi, a entamé la discussion en insistant sur la place du vélo, celle du véhicule autonome et de l'enjeu autour des datas dans les mobilités du futur. Il souhaite que soient encouragées financièrement les mesures innovantes. Selon lui, il est nécessaire de séparer la loi ferroviaire de la loi d'orientation des mobilités. Par ailleurs, 'il est favorable à l'installation comme à Lille et au Pays Bas d'un système de péage urbain positif (c'est le conducteur qui peut recevoir une gratification)
Jean-Pierre Serrus, Vice-Président de Aix-Marseille-Provence en charge de la mobilité a fait part de ses fortes attentes. Les finances manquent pour répondre aux besoins (cf agenda mobilité de la métropole). Il est nécessaire de penser à l'horizon 2025 tout en étant opérationnel au plus tôt. A propos des infrastructures, la priorité absolue est de faire sauter "le verrou de St-Charles". Il se félicite des conclusions du rapport Duron qui classe ainsi la traversée souterraine de la gare St-Charles.
Pour Emmanuelle Champaud fondatrice de l'entreprise TOTEM, cette loi peut être une ouverture de tous les possibles. Le lieu du changement des comportements est l'entreprise qui peut faire basculer les pratiques de déplacement de manière importante. Avec le système TOTEM, il est possible de faire des économies. C'est une solution crédible.
Claude Steinmetz, Directeur ferroviaire de Transdev, rappelle son expérience professionnelle au cours de laquelle il a mis en place des offres tel que Theloo. Il se montre d'emblée prudent à propos de la mise en concurrence des opérateurs ferroviaires. Les nouveaux entrants auront besoin de s'appuyer sur une entreprise SNCF forte. Concernant une éventuelle attribution du marché des TER PACA à son groupe, il aura comme ligne de conduite d'utiliser toutes les palettes pour fonctionner au mieux : penser intermodal et non par ligne ou mode.
Président de l'association Cap au Nord, Entreprendre à Marseille, Christian Cortambert a décrit la complexité des situations à régler pour faire aboutir les initiatives. La réglementation est un frein qui amène à "broder". Il cite par ailleurs les gares "fantômes" qui existent à proximité des zones d'activité mais qui ne sont pas utilisées. Pour lui, il faut encourager financièrement les mesures innovantes.
Jean-Yves Petit, Président de RAMDAM, membre du CESER et du Conseil de Développement de la métropole AMP, a resitué la question des déplacements au regard de la pollution de l'air, rappelant les pénalités que la France risque d'être tenue de verser à l'Europe pour les dépassements de seuil de pollution dans trois zones de la région, dont la métropole Aix-Marseille-Provence. Il a également insisté sur les aspects fiscaux à mettre en place pour offrir des leviers incitatifs aux citoyens et des ressources pérennes et dynamiques au profit des Autorités Organisatrices de Transport. Il rappelle les pistes émanant de la commission d'orientation des infrastructures, en particulier l'enveloppe de 100 millions évoquée comme possiblement attribué au développement du vélo ainsi que les 200M€ / an demandés par les réseau associatif (FUB, AF3V, FNE, RAMDAM, ...)
Malgré un temps contraint, de nombreuses personnes ont pu exprimer leurs questionnements, avis ou attentes : il en ressort de multiples propositions fondées sur le vécu réel qui doivent être prises en considération et trouver des traductions dans l'élaboration de la future loi.
NOSTERPACA et RAMDAM remercient l'EMD pour la mise à disposition gracieuse d'une salle de cours et plus globalement pour la qualité de son accueil.
Les remerciements vont également aux bénévoles du réseau MOBEE qui ont assuré avec le sourire l'accueil et la sécurisation du départ des participants, sans oublier notre photographe Guy Pochon ...