Ondes de choc
La publication du rapport Spinetta a été largement commentée dans les médias et déclenche de nombreuses réactions.
Jean-Yves Petit, membre du Conseil Economique Social et Environnemental Régional et animateur du groupe de travail mobilité de France Nature Environnement Provence-Alpes-Côte d'Azur, livre son analyse de la situation en liant rapport du COI et rapport Spinetta =
"Ces deux rapports présentent un point commun, celui d’avoir des recommandations très comptables.
En effet, on ne peut que constater l’absence ce que pourrait être un service public des transports, dans le cadre de l’intermodalité comme le prévoit la loi NOTRe, pour les 20 ans à venir.
Ces deux rapports auraient pu évoquer le fait que les Régions disposent d’unecompétence unique pour le transport interurbain routiers et ferroviaire avec l’obligation de mettre en œuvre un plan régional de l’intermodalité et donc demander d’en faire une évaluation afin d’en tirer des conséquences. Ce n’est pas le cas, pire le principe du report modal semble être mis de côté !
On peut également noter l’absence de recommandations visant à instaurer un cadre réglementaire visant à protéger les usagers en garantissant les continuités des déplacements sur le territoire national, entre et à l’intérieur des régions, imposant les correspondances, une tarification harmonisée, des supports billettiques interopérables, … quelques soient les exploitants mais aussi en prenant en compte l’accessibilité des trains et des gares pour les personnes à mobilité réduite ou bien les cyclistes.
De même, on ne peut que regretter l’absence de toute prise en compte des enjeux climatiques et environnementaux, dans ces deux documents, que pourrait permettre une bonne organisation des transports de voyageurs et de marchandises.
Le fait de se limiter à la seule logique comptable pour établir les constats et faire des recommandations est mal perçu et soulève des inquiétudes dans les réseaux associatifs, plus précisément sur le fait de :
- ne pas supprimer le caractère injuste et inapproprié du classement UIC des lignes ferroviaires classées de 7 à 9 qui ne font plus l’objet de financement et sur la nécessité de mettre des critères pour déterminer ce qu’il convient de faire pour ces lignes, par exemple :
- Socio-économiques
- L’utilité sociale
- Cohérence politique de l’Etat sur le plan national
- Enjeux climatiques
- Aménagement et égalité des territoires et ne pas laisser de territoire en déshérence ;
- ne pas prendre en compte le contexte du « handicap montagne » afin de garantir les accès ferroviaires (qualité et sécurité des circulations notamment l’hiver, enclavement, risques géologiques, franchissement de cols, …) et préserver des lignes comme celles des Alpes et de la Roya ;
- revoir les coûts de maintenance, d’entretien et de modernisation sur les lignes où ne circulent pas de trains fret, tout en ayant un niveau de sécurité équivalent
- disposer d’expertises et d’études indépendantes sur le réseau ferré afin d’offrir une plus grande transparence et une baisse des coûts
- L’augmentation des capacités dans les gares avec deux trains différents avec un même quai est une évolution, peu onéreuse, à prendre en compte
Enfin, il est surprenant que le développement du rôle stratégique des gares pour faciliter et renforcer l’intermodalité mais aussi l’accessibilité ne soit pas parmi les recommandations.
De même, il n’est pas proposer que les Régions disposent d’une ressource financière pérenne et dynamique dédiée au transport public régional.
En espérant, maintenant, que les parlementaires pourront intégrer, lors des débats sur la future loi d’orientation des mobilités, les propositions portées par les associations."
NOSTERPACA analyse ces orientations comme une remise en cause du service public ferroviaire avec en contrepartie "plus de routier".
Le monde associatif, et au-delà l'ensemble de la société civile, devront faire preuve d'une réactivité à la hauteur des enjeux.
/https%3A%2F%2Fphotos2.tf1.fr%2F1200%2F630%2Fjournal-trains-se-rarefient-certaines-regions-b6065f-0%401x.jpg)
Les trains se raréfient dans certaines régions
Depuis le début du mois de décembre 2017, les trains se font de plus en plus rares à Meyrargues. De plus, leur fréquence est de moins en moins adaptée à des horaires de travail. La SNCF mise ...
https://www.tf1.fr/tf1/jt-13h/videos/trains-se-rarefient-certaines-regions.html