Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
LA VOIX DE NOSTERPACA

Suite colloque Breil

22 Septembre 2015 , Rédigé par La voix de NOSTERPACA Publié dans #DOCUMENT, #débats, #TER, #Déplacements du quotidien

Communication du Comité de défense du TRAIN NICE-TENDE

COMPTE RENDU DU COLLOQUE ALTERNATIBA–ALTERNATITRAIN
Breil-sur-Roya 12 et 13 septembre

« Un report modal d’avenir de la route vers le rail ici et ailleurs »
Vous trouverez ici un rappel sur le choix du contenu de ce colloque.
Notre Comité franco-italien de défense de la ligne, soussigné, fidèle à sa stratégie centrée sur le ferroviaire, a initié Alternatitrain avec l’objectif de porter la défense de notre train à Paris les 25 et 26 septembre dans le cadre plus général du mouvement Alternatiba (lutte contre le réchauffement climatique / COP21).
Le samedi était donc dédié au ferroviaire, du local au national, et le dimanche à la transition énergétique, au report modal de la route vers le rail, du point de vue général, puis local. L'aboutissement de ce débat conduisait nécessairement à projeter dans le présent et l'avenir l'articulation ancestrale rail/route dont nos vallées ont besoin, tout en conservant pour les populations un droit de regard, d'agir, pour continuer à y vivre du mieux possible.
Monsieur le Maire de Breil, André Ipert, avait invité les maires des communes franco-italiennes situées sur la ligne le samedi à partir de 14h30, afin de faire le point sur la situation de la ligne, ainsi que sur les actions en cours et à venir dans le cadre de « Alternatitrain, un train européen pour le climat ». Etaient présents ou représentés madame la Maire de Sospel ainsi qu'une quarantaine de participants. Etaient excusés les Maires de Nice, Peille, Fontan. Nous avons été très surpris, et ne pouvons que regretter, l’absence de représentations des autres communes qui proclament habituellement leur mobilisation en faveur de la ligne.
-1 le point sur la situation de la ligne
Parole fut donnée au Comité Ferrovie Locale di Cuneo, représenté par Ugo Sturlese. Le titre de leur pétition parle tout seul : « Nous avons les quais, il ne manque que les trains » ! La semaine dernière à San Remo se sont rencontrées les régions Piémont et Ligurie qui auraient décidé d'unir leur compétences pour mettre en place un train de la mer et un train des neiges de manière pérenne. Une avancée qui assurerait une liaison supplémentaire vers Vintimille et Cuneo. Réponse à la parution fiches horaires italiennes en décembre.
Les Amis du Rail Azuréens représenté par Germain Nallino rappellent les enjeux liés au devenir de notre ligne. Ils organisent à Peillon le 17 octobre un colloque (où tous les maires français et italiens des communes situées sur les lignes, de Nice ou de Vintimille à Cuneo sont invités) pour encore et toujours maintenir « la pression » afin de pérenniser cette ligne.
Jean-Yves Petit, conseiller régional Paca délégué aux Transports, est intervenu pour affirmer la continuité de l' action que poursuit la région en matière de ferroviaire. Il a rappelé la nécessité d'un engagement financier de la part du Département et de la CARF. Il a apporté des compléments d'informations aux questions soulevées par le public ; en particulier il confirme que la correspondance à Breil des trains français et italien serait effective en décembre. Au départ tôt de Tende le matin, c'est le TAD qui assurera le service pendant une période d'essai de 2 mois (ce qui permettra d'évaluer les besoins réels).
A la population, aux élus, et aux associations de défense de rester vigilants sur la remise en place au final de trains et non de bus pour le nord de la vallée, ainsi que sur la participation financière des collectivités territoriales au financement des travaux, comme le Conseil départemental et la CARF s’y étaient engagés, notamment lors de la réunion de la CAFI (Conférence des Alpes Franco-Italiennes) le 13 février 2014…
-2 Dans la séquence passion, Michel Braun (écomusée du Haut-Pays et des Transports) a retracé au travers d'une série de diapos et de commentaires appropriés « Les 160 ans d'opportunités perdues », montrant ainsi les avancées et reculades des deux gouvernements, liées aux politiques nationales et internationales du moment. Les débats se sont clos sur une vive critique de la politique menée par la SNCF qui abandonne sa mission de service public (ce n’est pas nouveau ), qui en rajoute une couche (loi Macron oblige) avec la mise en service, entre autres, de lignes de bus Marseille-Nice à 5 € , et joue la concurrence chez nos voisins... La conclusion pourrait être que la SNCF devrait changer d'acronyme : elle n'est plus Nationale et abandonne le Fer !
NB : Nous avons appris ultérieurement l’hospitalisation de notre intervenant de la FNAUT, M. Claude Jullien, qui était prévue en fin d’après-midi. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement.
-3 Le dimanche matin (21 personnes présentes) dans le cadre Alternatiba
* élargissement du débat aux problèmes plus généraux de la « transition énergétique » avec Laurent Lanquar, ancien responsable national de l'ADEME ( Agence De l’Environnement et la Maîtrise de l'Energie )
* « Report modal de la route sur le rail… » Au nom de l'association internationale dont le siège se situe à Cuneo, « Initative Transports Europe » (ITE), Alberto Collida a présenté un exemple du report modal de la route vers le rail dans les vallées alpines suisses où, à la suite d'une mobilisation citoyenne menée par l’association suisse « Initiative des Alpes » ayant suscité un référendum suivi d'une modification de la Constitution, une loi novatrice a permis de mettre en place une taxe poids lourds limitant ainsi l' impact de ces derniers, appelée « Bourse de transit ». La conclusion pourrait être : « en France !? Pourquoi pas ?... ça fait rêver ! »
L'après-midi (40 personnes présentes) :
- le GIR-MARALPIN, représenté par Jacques Molinari, présente une alternative au projet actuel du double tunnel . Il préconise le percement d'un seul tunnel de 6,5 m de diamètre (80 cm de plus que celui percé actuellement) autorisant ainsi le passage des véhicules dans les deux sens (comme c'est le cas en Italie pour des ouvrages de longueur équivalente). Ces ouvrages sont soit terminés récemment soit en construction. Leur dangerosité liée au double sens serait diminuée par des limitations sévères de gabarit et de vitesse. Le tunnel existant, une fois sécurisé (et relié au tube principal) servirait aux secours et aussi de passage pour les « non motorisés ». Ce projet, soutenu par plusieurs associations
environnementalistes italiennes dont Pro-Natura (dont un intervenant était présent), a été présenté en Italie début septembre et a largement été relayé par la presse. J. Molinari pense qu'il n'est pas trop tard pour « corriger le tir ».
- L'Association REN, représentée par Zoé Chemallé, s'appuyant sur un courrier du Préfet, assure qu'en l'état actuel, moyennant quelques confortements, le tunnel offre un passage sécurisé. Par ailleurs elle fait état des dégâts considérables de tout type, occasionnés par les travaux (auto)routiers dans les vallées alpines du nord. Elle insiste sur le manque de respect et de parole des pouvoirs publics, au plus haut niveau de l'Etat, vis à vis des populations.
- Une autre proposition, présentée par Sylvain Gogois, avancée par le Front de Gauche, consisterait à terminer le percement entamé et ne pas percer le deuxième tube, donc en maintenant le passage alterné (qui constituerait un frein à l'expansion du trafic). La mise en place d'un « feu intelligent » tenant compte des flux nord/sud, et l'amélioration du tracé, devrait limiter le temps d'attente. Concernant « l'ancien tunnel » la proposition est la même que celle du Gir-maralpin.
- A noter que dans ce débat, personne n'est venu défendre le projet actuel du double tunnel.
- Voici quelques remarques qui ont fait consensus : * Grandes inquiétudes sur le devenir des cours d'eau et des nappes phréatiques. * Grandes inquiétudes aussi sur la qualité de l'air que nous respirons. Dans nos vallées la qualité est classée de moyenne à mauvaise par Airpaca. La cause majeure de cette pollution vient du trafic saturé sur la bande côtière qui remonte avec les brises de mer. * Grandes inquiétudes encore sur les capacités de l'infrastructure routière inadaptée au passage des PL de plus en plus lourds, hauts, longs, puissants, rapides, pressés… et donc plus dangereux. * Grandes inquiétudes encore et toujours sur la traversée de nos villages. Que choisir : contournements, survols, passage en force, feux tricolores ? Demeurent beaucoup de questions et encore plus d'inquiétudes :
- Une CERTITUDE toutefois est que le développement du ferroviaire est une réponse incontournable aux transports dans nos vallées. Les économies réalisées par le choix d'une solution autre que le double tunnel assurerait la modernisation et la pérennité de la ligne. Optique de simple bon sens qui doit s'opposer aux lobbies routiers et du BTP. - Une STRATEGIE dans tous les cas quelles que soient les solutions choisies ou imposées : il faudra négocier des compensations par des propositions préparées tous ensemble. - UNE NECESSITE TOUT DE SUITE … C'est possible et pas cher, une simple volonté politique suffit : La mise en place d'une régulation et d'une réglementation sévère et efficiente du trafic poids lourds. Sur ce dernier point, nombre de participants ont accepté de se rencontrer au plus vite pour travailler sur des propositions qui pourraient être présentées lors d'une réunion que nos élus initieraient, et qui se tiendrait dans le calme, l'écoute, comme celle dont vous venez de lire le compte rendu.
NB : Malgré la participation assez importante lors du débat de l’après-midi, avec des échanges de qualité, beaucoup d’écoute et d’attention, nous regrettons qu’il n’y ait pas eu une plus grande diversité dans les participants, et que les tenants de projets opposés ne soient pas venus, saisissant ainsi l’occasion d’échanger ouvertement et calmement.
R. Dahon, Délégué, pour le
Comité Ligne de vie Nice-Tende

Suite colloque Breil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article