" Acquérir les TER c'est bien mais pouvoir les entretenir et les stationner en sécurité c'est essentiel.
A ce jour l'expérience dont personne n'a tiré le "REX" c'est bien le cas des X72500.
Voilà un matériel commandé par les Régions avec le doigt sur la couture du pantalon car, à l'époque, il fallait "sauver" Alsthom (qui venait de perdre son "H" avec la gestion de l'entreprise par les financiers Anglais). Engins construits à Aytré alors que l'expérience en matière d'automoteurs était plutôt détenue par l'usine d'Ottmarsheim.
Les subventions attribuées pour ce type d'engin, dans le cadre des transferts de compétence aux Régions, n'y est pas pour rien.
Pour mémoire, ce matériel a été le premier à donner lieu à cahier des charges des Régions, sans qu'une "main-mise" de la Direction du matériel s'exprime durant la conception technique.
Un bureau d'étude interne SNCF dépendant de AP - Aménagement et Patrimoine (et non de la Dir du Matériel) a obtenu un label de "desing", mais pour le reste on en paye toujours les conséquences. L'objectif de ce bureau de dessin était de proposer, pour la première fois, un planchet bas pour l'accès des voyageurs.
A plusieurs reprises ce matériel a été sur le point d'être interdit de circulation.
- une première fois lors de son homologation car son fonctionnement ne répondait pas à certain critères de sécurité "passive".
- ensuite lors de "dételages" intempestifs en ligne où l'on a pu constater que des automatismes se mettaient en route et "masquaient" la séparation du train en deux en pleine ligne. Situation inédite en terme de sécurité.
Je ne reviendrais vers la période de déverminage, où Alstom a finit par laisser à la SNCF, le soin de régler les problèmes structurels de ces engins comportant pas moins de 6 moteurs par autorail. Il aura fallu toute l'insistance des pouvoirs politiques pour que cet engin, classé comme agressif pour les lignes après avoir été alourdi pour des problèmes de suspension, soit maintenu en exploitation. En sus du défaut de fiabilité reconnu de tout le monde ferroviaire, l'aspect entretien avait été fortement sous estimé.
Mis à part quelques régions comme celle de Rhône Alpes en son dépôt de Vaise, nombreuses sont les autres régions qui tiennent ce matériel à bout de bras.
Certains "penseurs" de la SNCF disaient d'ailleurs, à l'époque, que ce matériel permettrait d'accompagner la fermeture des lignes rurales.
Pour en revenir au sujet principal, je n'ai pas d'objection à une mise en commun des achats de matériel par les Régions...... mais l'expertise sur le qualitatif montre que les fabricants feront une surenchère financière et que la notion de "mieux" disant ne peut être mis au jour que par l'examen d'experts indépendants...
Jusqu'à présent il y avait la Direction du matériel qui, souvent, faisait modifier les projets chez le constructeur en fonction de leur expérience et des problèmes rencontrés.
Aujourd'hui, à part des vendeurs de rêves (bureaux techniques, soit disant indépendants) il n'y a plus que les fabricants eux même qui peuvent agir au travers de la garantie qu'ils offrent. Ils sont, de mon point de vue, plus encore juge et parti que ne l'étaient les experts de la Direction du Matériel ......d'hier !
Il faut surtout imaginer que le ferroviaire est une industrie "lourde" et que le matériel n'est rien sans la capacité de sa maintenance.
Le financement des installations de maintenance et des zones de garages est aujourd'hui essentielle et si la Région prend la responsabilité de l'achat des matériels, elle doit assumer également l'organisation de la maintenance et du stationnement.
D'un point de vue maintenance, les X72500 ont coûté au moins cinq fois leur prix depuis qu'ils sont rentrés en service. On comprend que quelques Régions aient fini par s'en séparer. "