Transports collectifs, c'est pas gratuit
L'information de ce 18 mars au matin est le coût de la journée sans voiture instaurée à Paris le 17 mars. Une confirmation : le transport n'est pas gratuit. Il faut des financements pour les infrastructures et le fonctionnement.
Autre commentaire beaucoup entendu en région marseillaise à cette occasion : l'absence d'alternative à la voiture décrédibilise une éventuelle application de cette mesure dans notre région.
Alors, que faire ? l'UTP propose d'investir pour l'avenir et de faire des choix politiques cohérents avec les objectifs affichés.
Communiqué de Presse de l'UTP (*)
La pollution n’est pas de la rhétorique : les transports publics sont des modes de déplacement durables
Face à la pollution les français sont incités à utiliser les transports publics parce qu’ils sont des modes de déplacement durable. Il est donc indispensable de les développer. Pourtant, les mesures récentes : hausse de la TVA, suspension de l’écotaxe, report des décisions pour le 3eme appel à projets, ne favorisent pas leur essor.
Île-de-France, Bretagne, Nord-Pas-de-Calais, Rhône-Alpes, … : vendredi 15 mars, plus de trente départements ont été placés en alerte maximale à la pollution aux particules. Lundi 17 mars, la circulation alternée a été instaurée à Paris et dans 22 communes de la petite couronne. Principale raison de cette pollution ? Le trafic automobile et notamment celui des véhicules diesel en ville. Une voiture émet 35 fois plus de CO2 qu’un métro ou un tramway et deux fois plus qu’un bus. Et c’est bien parce que les transports collectifs sont les seuls modes de déplacement durable que, depuis le 10 mars, de nombreuses régions et villes : l’Île-de-France Lyon, Rouen, Caen, Grenoble, Nancy, Bordeaux, Reims… - encouragent les automobilistes à utiliser les transports collectifs et les modes actifs (vélo et voiture en libre-service).
Investir dès à présent pour la santé publique demain
Au-delà des décisions conjoncturelles, l’UTP appelle à des décisions structurelles en faveur dans les transports collectifs : investir aujourd’hui dans des modes de déplacements durables, c’est un gain demain pour la santé publique et la qualité de vie en ville.
Depuis des années, l’UTP demande aux pouvoirs publics de consacrer plus de moyens aux transports publics, seuls capables d’enrayer la pollution qui, très régulièrement, asphyxient nos agglomérations.
L’UTP rappelle que les problèmes de santé publique liés à la pollution automobile en France coûtent 27 milliards d’euros par an à la collectivité. A ce coût, s’ajoutent l’accidentologie : près 24 milliards d’euros par an, la congestion : près de 33 milliards et l’usage des routes par les véhicules particuliers : 22,2 milliards. Chaque année, ces nuisances représentent près de 106 milliards d’euros, soit 5,2 % du PIB de la France. En outre, en raison de dépassements trop fréquents des valeurs limites fixées par l’Union européenne, la France s’expose à payer une amende de plusieurs dizaines de millions d'euros.
Des mesures récentes peu favorables aux transports publics
Les mesures prises par les pouvoirs publics ces dernières années ne sont pas favorables aux transports publics.
Le taux de TVA des transports du quotidien est ainsi passé de 5, 5 % à 10 %, et ce malgré les demandes répétées de l’UTP, des autorités organisatrices et des représentants des voyageurs de considérer ces transports comme des services de première nécessité et de leur appliquer des taux de TVA réduits, comme c’est le cas en Allemagne, Belgique, Danemark, la Norvège, Portugal, Royaume-Uni ou en Suède. Cette mesure entrainera soit une hausse du prix payé par l’utilisateur, soit une baisse de la capacité d’investissement des autorités organisatrices au service des modes de déplacements vertueux : sites propres, bus hybrides, tramways, …L
’écotaxe a été suspendue causant une perte annuelle de plus de 500 millions d’euros, qui étaient précisément destinés à moderniser les infrastructures de transports publics. Cette mesure va à l’encontre des objectifs du Grenelle de l’Environnement et de la double ambition européenne : doubler le nombre de passagers des bus, trams, chemins de fer et réduire les émissions de CO2 du transport routier (fret et passagers) de 20 %.
Il est important que des ressources financières soient dégagées afin de financer les dossiers portés par les autorités organisatrices du transport dans le cadre de du 3eme appel à projets « Transports collectifs et mobilité durable » et pour les projets d’amélioration du réseau ferré national favorisant le report modal vers le fret ferroviaire (suppression de nœuds ferroviaires, développement d’autoroutes ferroviaires …).
L’UTP demande qu’un effort d’information soit mené sur les enjeux de financement des infrastructures routières, ferroviaires et de transport public et l’impact sur le prix à la consommation. L’UTP souhaite que la mission d’information parlementaire et les Assises de la fiscalité, aborde la question du financement des infrastructures nécessaires au développement des transports publics de voyageurs et du fret ferroviaire, conformément aux objectifs de la nation et aux engagements pris aux niveaux européen et international
Contacts :
UTP - Claude Faucher, Délégué général : 01 48 74 73 67
UTP - Dominique Fèvre, Directrice de la Valorisation et de la Communication
(*) UTP L'Union des Transports Publics et ferroviaires (UTP) est l’organisation professionnelle regroupant les entreprises de transport public, les entreprises ferroviaires (fret et voyageurs) et les gestionnaires d’infrastructure en France. Elle représente la profession et défend les intérêts collectifs de ses adhérents auprès des institutions françaises et européennes. |