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LA VOIX DE NOSTERPACA

CG 13 : RENCONTRES « DESSINS DE VILLES, DESTINS DE VILLES »

11 Novembre 2010 , Rédigé par nosterpaca Publié dans #Mémento réunion

 

Le Conseil Général des Bouches du Rhône a pris l'initiative d'un premier colloque (d'autres sont envisagés) consacré à la « mobilité, enjeux et défis ». Il s'est tenu à l'hôtel de département le jeudi 4 novembre, il a été ouvert par Jean-Noel GUERINI, président du CG 13, sénateur des B du Rh, en présence d'une assistance fournie, dont quelques élus. Après le discours d'ouverture de JN GUERINI, la séance a été présidée par Frédéric VIGOUROUX, maire de Miramas, président du CAUE des B du Rh.

Plusieurs membres de NOS TER PACA ont assisté à ce colloque, en raison de l'intérêt de notre association pour toutes les questions de transport, il nous a semblé utile d'en rendre compte, au moins en partie.

 

 

 

Ouverture de la journée

 

JN GUERINI, dans son introduction a insisté sur la nécessité de donner à la population du département des B du Rh les meilleures conditions pour un vivre ensemble convivial grâce à une ville adaptée intégrant les apports des nouvelles technologies, en particulier dans le domaine des transports. En effet, rappelle-t-il, les modes de vie ont profondément changé au cours des cinquante dernières années. Il nous faut, selon lui, développer le sentiment d'appartenance à la ville. Toutefois, il dit s'inquiéter du rejet des politiques et s'interroge sur l'impact des grèves récentes dans la métropole marseillaise. Pour lui le mal vivre est patent, d'où la nécessité que ressentent les élus d'agir rapidement, sachant cependant que tout n'est pas possible dans un délai bref. Après le départ de JN GUERINI, le président de l'association des maires des B du Rh se demandera comment mettre en œuvre une « mobilité durable et populaire ».

Frédéric VIGOUROUX qui préside alors les débats indique que JN GUERINI présentera en décembre prochain sa vision du département à moyen et long terme qui intègrera les conclusions

de ce colloque.

 

Présentation de la journée

 

Marianne MOUKOMMEL, de AGENDA 21 du CG 13 présentera un premier diagnostic sur la question des déplacements dans les B du Rh, département très urbanisé, dans lequel les villes se sont construites sur la mobilité, en prenant comme exemple Arles qui allie flux routiers, ferroviaires et fluviaux. Les villes, ajoute-t-elle deviennent un lieu de partage entre plusieurs modes de transports. Mais la ville est devenue aussi un territoire où le coût du foncier est devenu prohibitif, alors que des zones pavillonnaires nombreuses se sont développées. Pourquoi, se demande-t-elle, ne pas intégrer beaucoup plus le temps et sa répartition dans la gestion des déplacements afin d'améliorer la mobilité de chacun. Elle s'appuiera pour cela sur les déplacements spécifiques des femmes.

 

Jean VIARD, sociologue mais également Vice-président de la communauté urbaine MPM, prendra ensuite la parole et développera à l'aide de données statistiques et de résultats d'enquête les grands changements qu'ont subi les déplacements, ceci d'une manière très générale. Ainsi par exemple, la transformation des modes de vie a conduit en vingt ans, à ce qu'en moyenne, nous nous déplacions,

tout mode de transport confondus, 5 kms par jour, il y a vingt ou trente ans et 45 kms aujouird'hui. Cet allongement du nombre de kilomètres parcourus étant du, en particulier, au temps consacré aux loisirs et aux vacances qui peuvent, toujours en moyenne, occuper jusqu'à un tiers de notre temps. Pour lui, nous sommes passés d'une culture du « sédentaire » à une culture de la « mobilité » sous l'effet du fait que la majeure partie de notre temps n'est plus consacré au travail. Il souligne d'ailleurs qu'aujourd'hui les citoyens, très souvent, ne votent pas là où ils travaillent, ce qui est une question posée à notre démocratie. Cela l'amène à promouvoir l'utilisation de la cartographie dans l'élaboration de la conception des schémas d'urbanisme et à privilégier, et il lui apparaît indispensable en matière cartographique de collaborer avec des militaires compétents. Il conviendrait de travailler, selon J. VIARD, sur la connexion des divers modes de transports afin de créer des lieux de rendez-vous massifs pour la population, car par ailleurs ce sont des lieux de consommation qui sont aussi des lieux de création d'emplois de services. Pour Marseille et la communauté urbaine la question se pose de la construction d'un territoire populaire ,alors qu'une enquête révèle que 40 % des marseillais voudraient quitter leur ville. Il faut se préoccuper de l'articulation du temps et de l'espace, par exemple en décalant les heures de sortie du travail. Enfin, il demande que l'on se préoccupe beaucoup plus de l'isolement de certaines cités, de certains quartiers qui ont tendance à devenir des ghettos, en particulier pour les jeunes sans travail.

 

La mobilité, facteur de développement économique territorial

 

Michel LUSSAULT, professeur en géographie des universités de Lyon, a ensuite développé son point de vue sur la mobilité « soutenable ». Pour lui l'entrée par les spatialités est importante pour comprendre le fonctionnement urbain, car il existe à présent une « culture » de la mobilité, qui n'est pas une culture du nomadisme. On peut dire aujourd'hui que la ville, la ville bourgeoise, a disparu, celle qui était fondée sur l'hygiènisme. La ville d'aujourd'hui est, en quelque sorte complétée par la « rurbanisation » (phénomène pavillonnaire, développement de noyaux villageois). Pour M.LUSSAULT, nous sommes entrés dans une civilisation urbaine sans limite. Pour certains spécialistes de l'urbain, la France constituerait une seule métropole formée à partir des axes reliant les grandes métropoles. Il ne s'agit plus de parler seulement de mobilité mais de mobilisation de tout et de tous. Tout est en mouvement. Lorsque Marseille Provence sera capitale européenne de la culture en 2013, cet événement ne concernera pas seulement les marseillais mais également tous ceux qui se déplaceront pour participer et assister à cette manifestation. La mobilité est un acquis de la modernité, c'est devenue une valeur.

Pour M.LUSSAULT, le droit à la mobilité est indissociable de l'esprit et de la vie démocratique. Par ailleurs, il affirme qu'il n'y a pas de production de richesses et de valeurs sans mobilité, ainsi que tendrait à le prouver les mouvements de grève en octobre, qui ont perturbé l'alimentation en essence d'une partie du pays. La révolution numérique et la numérisation des sociétés nous impose d'anticiper les évolutions urbaines, mais comment les concevoir et les accompagner? Nous savons que la logistique tient une grande place dans le fonctionnement des systèmes urbains, mais par ailleurs il y a des moyens de gérer certains produits localement comme l'eau par exemple. Les enjeux de développement de la ville se situent principalement autour des échanges.

Aboutir à une mobilité soutenable, c'est faire en sorte que les individus deviennent capables de gérer leur mobilité personnelle.

 

Michel NORMAND, de la CCI Marseille-Provence est intervenu ensuite pour rappeler que le territoire de Marseille Provence est un territoire d'échanges au sein de la Méditerranée. Comment faire progresser ce territoire en sachant que 50 % de celui-ci est classé en espace naturel et alors qu'il n'existe pas de véritable réseau métropolitain intégrant, par exemple, les cars et le train. Nous assistons à une amplification des déplacements domicile- travail. Les ménages consacrent 15 % de leur budget aux transports et les habitants des B du Rh doivent passer une heure dans un ou plusieurs modes de transport.

Il énumère ensuite un certain nombre de propositions: développer le ferroutage ainsi que les liaisons maritimes, qui ont un impact limité sur l'environnement, faciliter les transports en commun en site propre, utiliser, moyennant certains accommodements, les trams pour le transport des marchandises, installer des parkings relais, étudier et réaliser des rapprochements entre le logement et l'emploi.

 

 

La dernière intervention de la matinée fut celle de Robert BOURDAREL, Directeur des transports et des ports au CG 13. Il nous présente tout d'abord une carte des B du Rh sur laquelle sont indiquées les dix périmètres de déplacement urbains. Il rappelle que chaque autorité organisatrice des transports urbains (AOTU) mène sa propre politique en matière de desserte, de tarification; Une enquête auprès des ménages montre une diminution de 5 % de l'utilisation de la voiture à Marseille au cours des dernières années. On compte par ailleurs, 6,7 millions de déplacements jour dans les

B du Rh, les voitures composant 56 % de ces déplacements. Cela représente 3,85 déplacements par habitant. Les bouchons représentent une journée entière par an, 3 jours en Ile de France.

Le 11 juin 2009 a été émis le bulletin créant le syndicat mixte des Transports, voulu par la loi SRU. La communauté du Pays d'Aix qui manquait à l'appel, a rejoint le syndicat mixte en juillet 2010. Suite à l'information électronique sur la multimodalité mise en place nous avons enregistré en octobre dernier 400 000 demandes d'information, et nous enregistrons parfois jusqu'à 20 000 demandes par jour. L'utilisation des transports collectifs est en augmentation. Nous nous efforçons d'améliorer la qualité des transports collectifs. Par ailleurs, l'offre multimodale et le coût moindre des transports collectifs, avec notamment la prime transport ont amené beaucoup plus d'usagers vers les transports en commun. Nous réfléchissons au développement des couloirs dédiés aux transports collectifs. Le syndicat mixte est dans une phase de développement et nous souhaitons développer les partenariats.

 

 

 

Note: au cours de cette matinée, il a été très peu question du ferroviaire, notamment par rapport aux solutions qu'il peut apporter, grâce à l'intermodalité, à la gestion des flux massifs de déplacement dans un département très urbanisé et aujourd'hui doté d'un syndicat mixte des transports. A cet égard nous avons noté que le Conseil Régional compétent en matière de transports ferroviaire n'avait pas été invité officiellement à ce colloque, ce qui paraît regrettable pour le futur bien être des populations régionales.

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M
<br /> merci d'avoir fait rapport de la 1ere partie de ce colloque; un document qui reprendra l'ensemble de la journée est en préparation, comme nous nous y sommes engagés;<br /> Un rectificatif, cependant : le Conseil régional PACA a été officiellement invité, bien évidemment, ainsi que le vice-président chargé des transports.<br /> <br /> <br />
Répondre
N
<br /> <br /> Dans les Bouches-du-Rhône, il sera difficile de régler la question des déplacements de personnes sans une intermodalité construite autour du ferroviaire. Pour NOSTERPACA, l'efficacité passe<br /> nécessairement par une franche coopération CR/CG/autres collectivités.<br /> <br /> <br /> <br />