/image%2F0554366%2F20230201%2Fob_7a720d_12640458-109766689410080-4361006758825.jpg)
Réunion usagers / Région / SNCF du 21 juin à Gap
EN COMPLEMENT : LE DIAPORAMA PRESENTE LORS DE CETTE REUNION ET LA GRILLE HORAIRE DES TRAINS POUR 2024.
La réunion a été présidée par Jean Pierre Serrus, vice président du Conseil Régional en charge des transports. Etaient présent.e.s la Directrice régionale TER et ses adjointes en charge de la ligne des Alpes, le responsable du pôle « clientèle » de SNCF Réseau et des techniciens des services transports et infrastructure du Conseil Régional.
Après une « invasion » de la salle par les opposants à la fermeture des guichets et un affrontement de pure forme avec le VP aux transports, la réunion s’est poursuivie sans véritable problème.
La restitution montre d’une manière générale une qualité de service en berne avec sur l’année 2022 une baisse inquiétante des indicateurs de qualité.
La « longue marche » pour retrouver une « production » de qualité est néanmoins espérée.
Face aux nombreux dysfonctionnements constatés, les réponses apportées sont loin des attentes. Par exemple :
-
Les trains annoncés complets et qui ne le sont pas, voire qui sont quelquefois au ¾ vides au départ de Briançon. La solution serait dans la billettique régionale qui va être mise en place et qui gèrerait la capacité disponible dans les trains.
Commentaire : mais quid des réserves de matériel qui fait cruellement défaut sur le massif ? -
Pour les matériels qui tombent en panne, il ne s’agirait pas d'un défaut d’entretien mais d'une gamme de matériel qui nécessite plus de suivi et doit subir une opération de maintenance à mi-vie…
Commentaires : ne faut-il plutôt évoquer leur remplacement, sachant que cette gamme de matériel (X72500) a été abandonnée par une grande partie des régions de France. Plutôt que de gagner quelques années, nous sommes dans l’attente d’une décision d’investissement sérieuse pour du matériel long parcours, confortable, apte à la montagne -
Pour le fonctionnement entre les services des différentes sociétés de la SNCF sur les Alpes, nous avons souligné l’inadéquation de l’organisation en « tuyaux », qui nuit à la gestion du périmètre alpin et cloisonne les agents au lieu de les mettre en polyvalence.
C’est la directrice régionale qui a pris soin de répondre, remettant en cause le fonctionnement qu’elle a connu des établissements multifonctionnels et se réfugiant derrière les textes législatifs ayant acté la séparation entre le gestionnaire du réseau, « les transporteurs » du groupe (TER et InterCités).
Commentaire : Continuons à nous voiler la face quant à la désorganisation qui touche toutes les zones de desserte hors des grands axes ferroviaires.
Le déni est d’usage à la SNCF et il n’est pas prévu de remettre en cause le cadre établi !
Rappelons que la LOM (loi d'orientation des mobilités) prévoit la possibilité de confier les lignes dites « secondaires » à la gestion complète de Régions « volontaires ».
En clair le législateur, pour revenir sur des décisions iniques prises voici quelques années et prévoit la possibilité du regroupement des services sur une zone donnée.
C’est déjà le cas sur certaines lignes dans la région Grand Est.
-
Pour l’entretien du réseau alpin, la représentante de SNCF Réseau a parlé des futurs travaux mais n'a pas détaillé, dont aucune information sur Grenoble-Veynes.
La maintenance courante, normale, n'a pas été évoquée, à l’exception d’une question sur le sujet des filets anti-chute de rocher à Mirabeau. Sur ce point, qui occasionne un ralentissement et une perte de temps de l’ordre de 10 mn entre Manosque et Aix, nous avons découvert que SNCF Réseau était dans l’incapacité de faire une réparation d’attente pour deux raisons :
- la prévision du remplacement du filet en question (budgétée depuis plus d’un an !) n'a pu être réalisée par défaut de personnel pour organiser le chantier
- les torches à allumage électrique, qui entrent dans le système d'alerte de chute de rocher. manquent au niveau national...
Commentaire :
Concernant la maintenance, c’est la misère, avec la disparition des forces vives sur le terrain et des équipes locales, laminées par l'organisation mise en place par le président précédent de SNCF Réseau (« Maintenir demain ») qui, malgré les conclusions de la catastrophe de Brétigny, n’est pas remis en cause.
Il est même fait écho de « budgets non consommés » par manque de personnel.
Commentaires plus généraux :
Dans les faits on sent bien que l’Etat, au travers de nouveaux textes législatifs, souhaite réduire ce que l’on appelle « le réseau principal » et laisser les lignes qui nous desservent à l’initiative des Régions, lesquelles ont, chacune, des visions très différentes du service ferroviaire aux populations.
Les Alpes du sud ont un handicap de plus, avec deux lignes qui aboutissent en Région Auvergne-Rhône Alpes, laquelle n’a pas la même vision des enjeux de dessertes.
Les Alpes du Sud sont plutôt concurrentes en terme de tourisme de massif.
Là ou une mutualisation des moyens semblerait de bon aloi, on ressent les limites d’un exercice coûteux de segmentation entre régions, qui n’est pas porteur d’équité pour les territoires.
Le projet à l’étude de retirer aux conducteurs TER de train en poste à Veynes, le fait de pouvoir conduire les trains entre Gap et Grenoble, contribue à fragiliser les services d’une organisation de plus en plus « artisanale ».
On croit en un avenir meilleur mais pas au point, comme l’a déclaré le président de la Région à la presse dans la Provence du 21 juin 2023 et via BFM TV, que l’on va moderniser la ligne des Alpes pour faire Marseille-Briançon en 3h au lieu de 4h40 !
Notre président aime les « galéjades » !
Si, déjà, on retrouvait un service irréprochable avec des correspondances multiples en gare de Veynes et une fréquence d’au moins un train dans chaque sens toutes les deux heures de Marseille à Briançon, cela nous comblerait d’aise.
