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5 Juin 2020 , Rédigé par La voix de NOSTERPACA
Communiqué de presse Mobilités Alpines du 4 juin 2020
Développement des trains Intercités : les masques tombent !
Le président de la SNCF n'aura pas attendu la fin du déconfinement pour tomber les masques : non, il ne veut pas qu'un parlementaire motivé défende devant le Parlement et le Gouvernement les résultats d'une étude pourtant commandée par ces derniers sur le développement du ferroviaire en France, et qui plus est prévue expressément dans la loi d orientation des mobilités !
Non content de limoger, avec une brutalité inouïe, celui qui commençait à s'entourer des meilleurs spécialistes du transport à la tête de la filiale Kéolis, Jean-Pierre Farandou a aussi convaincu le Gouvernement qu'il ne fallait surtout pas laisser porter par un parlementaire aguerri un projet aussi sensible que le devenir des trains Intercités de jour et de nuit. Ce dernier, le député des Hautes Alpes Joël Giraud, aura juste eu le temps d'organiser en février la réunion préparatoire à sa mission avant d’apprendre, au bout de 5 mois, qu'elle se poursuivait sans lui puisque le Premier Ministre n'avait jamais signé le décret lui confiant officiellement cette charge.
La SNCF décide depuis des décennies de ce qui est bon pour la France en matière ferroviaire, pourquoi faudrait-il que cela change ? Surtout avec un député qui loue la qualité du réseau de trains de nuit mis en place dans toute l'Europe par l'opérateur public autrichien ÖBB.
Quelles perspectives explosives craint donc tant le Président de la SNCF ? Selon certaines indiscrétions, le rapport commandé au Ministère des transports préconiserait rien moins que de remailler le territoire national de trains Intercités performants, pour offrir une alternative à l'avion, à la voiture individuelle et aux cars (dont le groupe SNCF s'est fait une spécialité).
Tout au contraire, la direction de la SNCF s'est engagée dans la mort à petit feu des trains de marchandises, des petites lignes, des gares, et même plus récemment des trains régionaux et demain des TGV : des annonces sont attendues dans les jours qui viennent sur la suppression de la desserte par TGV de villes que l'Etat lui-même pousse à ne plus desservir en avion. Qui dirige ?
Faute d'avoir su réformer la SNCF, la direction de cette entreprise veut aujourd'hui accélérer le processus de délitement complet, de décomposition avancée suite auquel il sera plus difficile encore, même pour d'autres entreprises ferroviaires, de reconstruire un service performant.
Au-delà de la SNCF, c'est l'avenir du ferroviaire en France qui mobilise aujourd'hui les élus de tous bords politiques, les milieux économiques et touristiques, les associations d'usagers et de consommateurs et plus largement les citoyens. Tous appellent à un sursaut urgent du Parlement et du Gouvernement pour que le devenir du ferroviaire ne reste pas dans les mains des fossoyeurs qui sont à la tête de la SNCF.