Contribution à la concertation tarifs transports en PACA

22 Mars 2022 , Rédigé par La voix de NOSTERPACA Publié dans #DOCUMENT, #Déplacements du quotidien

Le CEFV - Collectif de l'étoile ferroviaire de Veynes - apporte sa contribution à la concertation tarifs transports en PACA

Après avoir étudié tous les aspects de la nouvelle gamme tarifaire qui conduiront à la RGT, le Collectif s'adresse à M.SERRUS vice-président du Conseil Régional, chargé des transports.

Premier constat : dans son ensemble, elle ne répond absolument pas aux enjeux majeurs identifiés.

Voici donc ci-dessous, les points que le Collectif de l'étoile ferroviaire de Veynes demande de modifier dans le projet, en tenant compte des arguments.

Contribution à la concertation tarifs transports en PACA

Contribution a la concertation sur la nouvelle gamme tarifaire

Sur analyse de votre document

Concertation : pour délibérer sur une situation, l’ensemble des éléments doit être porté à la connaissance des participants :

Quel est la ventilation entre bus et trains sur les 600 millions ?
Quel est dans cette ventilation la part spécifique de la ligne des Alpes, soit le Marseille Briançon, entre bus et trains ?
Quel est le montant des recettes en cartes(x cartes) et billets (associés) pour ZOU 50-75% ?
Pourquoi ne pas avoir écrit que vous envisagiez la suppression de la carte ZOU ce qui aurait eu le mérite d’être clair, au lieu de laisser l’assemblée le déduire des informations données, ce qu’elle n’a pas manqué de faire ?
Rien sur les tarifications interrégionales, ne serait-ce que pour aller à Grenoble, métropole de référence pour les Hautes Alpes au même titre que Marseille
Aucune illustration de la situation actuelle « longue distance » Gap-Marseille : (ligne express)
- voiture individuelle : 35euros en (essence + péage), soit 17/personne à 2, 11,50 à 3, 8,50 à 4.
- Blablacar:10 à 20euros.
- TER : 37,20€, soit 18,60 à 50% ou 9,30 à 75%

=> pour concurrencer blablacar le billet TER doit être inférieur à 15 euros : il faut la réduction à 50%, à condition de voyager seul. Dès 2 personnes il faut 75% de réduction pour que le train soit moins cher / et encore avec la contrainte de 4 voyages en un mois. Et nous ne parlons pas des augmentations de temps de parcours, les bus de substitution pendant les travaux, l'inadaptation/inadéquation des horaires, les retards...

Un exemple de vos propositions de tarif social: Marseille Briançon, parent solo moins de 2000€ avec deux enfants, 13 et 14 ans (50%): 71€60. En voiture individuelle, le même voyage couterait 46€, péage compris, et 3heures de temps de trajet au lieu de 5…..Cette « nouveauté », n’est pas plus attractive que le tarif actuel avec la carte ZOU 50-75%

Ce que nous demandons :

une communication de l’ensemble du dossier avec les chiffres
la conduite de la concertation en amont, pour ne pas arriver en phase finale du projet avec un blocage de budget voté
une concertation sur la globalité de la mobilité, à savoir l’offre, en fréquence, qualité, temps de parcours, intermodalité qui a une énorme importance sur la fréquentation (préfet Philizot décembre 21), et donc son éventuelle augmentation.

Pour l’égalité des chances et l’équité dans les territoires vs discrimination

RAPPEL : Les territoires alpins (04-05) sont ruraux, éloignés des métropoles, sous-dotés en services, qu’ils soient médicaux ou administratifs, victimes de nombreuses zones blanches rendant illusoire tout fonctionnement numérique fiable, ils sont également mal desservis (seulement 3 trains par jour Marseille Briançon) à des horaires correspondant mal aux besoins, ce qui impacte les plus jeunes, étudiants ou en recherche d’emploi, mais également les plus anciens, contraints de se déplacer pour se soigner.
Vous voulez faire supporter aux seuls usagers du train le « cout » des tarifs sociaux que vous ajoutez
La punition est exponentielle pour ceux qui habitent loin : trains rares, horaires inadaptés, zones blanches, gares fermées, temps de trajet longs, et pour finir tarifs hors de prix.

Ce que nous demandons :

Un tarif unique pour tous, sur toute la région
Une amélioration de la desserte, un cadencement, car répondre aux besoins est la seule voie pour espérer un changement d’habitudes de la voiture vers les transports en commun.

Pour lutter contre le réchauffement climatique et œuvrer pour l’indépendance énergétique :

L’impact de l’auto solisme est beaucoup plus préjudiciable qu’une voiture pleine, ce qui motive d’ailleurs l’incitation au covoiturage. Pourtant aucune mesure n’est prise pour attirer les conducteurs seuls dans leur voiture à prendre le train. Pire, dans votre projet les actuels usagers de la carte ZOU 50-75% ainsi que les détenteurs d’une carte avantage, senior en particulier, seront pénalisés.
Le tourisme, source de revenus pour les départements alpins, en grande nécessité d’une conversion vers le 4 saisons n’est pas évoqué, pourtant les flux de weekend et de vacances sont énormes, 10 fois la population des Hautes Alpes, et rien pour favoriser le report vers le train de ces flux prévisibles et identifiés.

Ce que nous demandons :

De l’ambition dans la tarification pour enfin aller vers une amélioration significative du report modal.
A minima, le maintien de la carte ZOU 50-75% qui permet à la fois le déplacement d’une personne seule, mais aussi les « mini groupes » de 2 à 4 personnes avec le tarif accompagnant
Un signal fort pour qu’un report massif des automobilistes se fasse sur les transports en commun, et non plus marginal de 5% comme vous le proposez.
La mise en application de vos affirmations de la précédente mandature : partout où le train peut circuler, il doit constituer une colonne vertébrale, les bus viennent en correspondance pour les derniers km. C'est-à-dire PAS DE BUS là ou le train peut circuler, et encore moins en doublon.
La prise en compte des flux liés au tourisme, weekend et vacances pour favoriser le report du tout voiture vers le train. « Train des neige » à 20 euros aller-retour, bus inclus, chiche, c’est tous les weekends toute l’année ?

Pour équilibrer recettes et dépenses

Les transports au sein de la mobilité sont un service public à ce titre n’ont pas à être rentables
- En quoi la Route est-elle rentable ?
A dépense constante, un meilleur remplissage est source de revenus supplémentaires: tous les tarifs sociaux supplémentaires ne doivent pas se faire au détriment des usagers actuels mais bien s’ajouter à l’existant
Le préfet Philizot rappelait en décembre que quand l’offre s’améliore la fréquentation augmente

Ce que nous demandons :

La suppression des doublons bus/trains en répartissant l’offre sur une grille horaire régulière définie en concertation avec les usagers (cout égal, recettes améliorées)
L’alignement des tarifs trains sur les tarifs bus les plus bas.
Un forfait annuel pour tous sur toute la région quelle que soit la distance. 347 euros (soit le montant proposé dans votre projet uniquement pour les lignes de proximité). Si un million d’usager l’achètent, 347 millions de recettes pour un cinquième de la population (vs vos 150M acutels)
- Pour communiquer : le transport a moins d’un euro par jour, quoi de plus simple à comprendre ?
- Vous doublez les recettes actuelles
- le surplus sert à améliorer l’offre
- vous doublez les utilisateurs et à deux ans 700 millions de recettes, avec 60% de la population gratuite ou non concernée
La gratuité pour les moins de 18 ans
Les tarifs sociaux sur présentation d’une carte existante (CAF, identité…) ce qui évitera lourdeurs, frais de dossier, stigmatisation et opacité

Rappel: Communiqué de presse - 25 février 2022

Tarifs TER, verbalisations honteuses et urgence climatique : des mesures fortes s'imposent

Ce mardi, plusieurs voyageurs se sont faits verbaliser en gare de St Charles pour avoir emprunté sur les conseils d'agents SNCF un TER avec un billet Intercités suite au retard d'1h30 de leur train (France Bleu) : cet incident qui couvre de honte la Région et la SNCF, conséquence directe de la destruction et du découpage de l'entreprise ferroviaire, hélas non isolé avec la disparition des guichets et la dégradation du service et de l'information aux voyageurs, appelle une réaction politique forte.

En matière tarifaire, l'unique boussole que la Région expose jusqu'à présent dans sa communication (présentation au comité de dessertes du 3/2/2022) est d'augmenter les tarifs pour suivre l'inflation : de la non politique par excellence.

Nous demandons à la Région de cesser de faire de la gestion en matière de tarifs et de la com en matière d'écologie, pour se consacrer à faire enfin de la politique et traduire en actes sa volonté sans cesse affichée de répondre à l'urgence climatique et d'accélérer la transition énergétique.

C'est pourquoi en réponse à la concertation à laquelle M. Jean-Pierre Serrus, vice-président aux transports, invite le 10 mars prochain sur sa nouvelle gamme tarifaire, nous rappelons les mesures d'urgence en matière tarifaire qu'attendent de la Région les usagers, élus et cheminots réunis au sein du collectif de l'Etoile ferroviaire de Veynes :

1. Les trains au même prix que les bus et l'arrêt définitif de votre politique de concurrence des trains par des bus
- cadencez entre les trains les lignes de bus qui actuellement les concurrencent sur le même parcours aux mêmes horaires
- alignez les tarifs du train sur ceux des bus actuellement jusqu'à 3 fois inférieurs pour les mêmes parcours
- restreignez au strict minimum la substitution des trains par des bus pendant les phases de travaux, et remboursez immédiatement, à son arrivée en gare, tout voyageur reporté sur un bus lorsqu'un train était prévu.

2. la suspension du tarif de bord sur tous les TER tant que les guichets ne sont pas rétablis : plus d'être humain en gare ? Autorisez les contrôleurs à vendre à bord sans pénalité et en appliquant les réductions. Rendez les trains simples et humains !

3. La réouverture immédiate du Paris-Briançon aux passagers locaux dans la Drôme et les Hautes-Alpes : ce train circule tous les jours et nous n'avons le droit de le prendre que pour Paris !

4. La fin des punitions imposées aux Haut-Alpins ayant le malheur de sortir de la région Sud : ouvrez tous les TER de l'Etoile de Veynes aux réductions des deux régions sur l'intégralité du parcours, sans complication, sans différence de prix, sans vente exclusivement aux guichets... qui sont fermés

A quoi se rajoute naturellement, pour que jamais plus des voyageurs (et des agents SNCF) ne soient violentés par des règlements absurdes, le rétablissement immédiat de la réciprocité entre TER et Intercités en cas de perturbations.

Les tarifs sont l'un des leviers fondamentaux de la transition en faveur des mobilités douces : pour transformer les habitudes et inciter à laisser sa voiture pour les transports en commun, au lieu du contraire. Tant que ces mesures simples ne seront pas prises et accompagnées des investissements indispensables sur le matériel et les réseaux, tant que les tarifs continueront de rendre toujours infiniment moins cher de se déplacer en voiture qu'en train, le CEFV rappelle qu'en matière de transports la Région continuera de mener en réalité, quels que soient ses effets d'annonce et ses efforts de marketing, une politique de destruction du climat et de la biodiversité.