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Quel avenir pour les transports régionaux ?
Colloque organisé par l'Observatoire Régional des Transports le 25 novembre 2010
L'accueil a été assuré par Louis COSTEPLANE, Administrateur de l'ORT, les modérateurs étant Jérôme CICILE et Jacques
LEGAIGNOUX.
Cette initiative a permis aux participants d'entendre des intervenants présentant une approche diversifiée du sujet, abordant à la fois la question des moyens financiers, les aspects institutionnels et les décisions prises ou en cours par différents acteurs. Et aussi d'exprimer des points de vue …
Quel avenir pour les transports régionaux ?
Marc NOLHIER, Directeur régional Adjoint DREAL PACA, propose une première réponse pour introduire le colloque :
Dans l'esprit du développement durable, l'enjeu de cette question peut se résumer à la possibilité de vivre normalement sans voiture.
Le contexte de la région Provence Alpes Côte d'Azur est caractérisé par trois éléments :
- un environnement remarquable dont la conséquence est un espace contraint ;
- une pression démographique marquée par de fortes inégalités ;
- un réseau de transports collectifs reconnu comme insuffisant.
Document de l'exposé de Mr NOLHIER en PDF avec le lien suivant
Second intervenant, Jean-Yves PETIT, Conseiller régional, VP délégué aux Transports et éco-mobilité a présenté les objectifs de son institution en s'appuyant sur deux chiffres extraits de la dernière enquête « ménages déplacements des Bouches du Rhône »
1/ baisse de l'utilisation de la voiture individuelle (- 1,3%)
2/ 46% des utilisateurs des TER sont dans un trajet global « intermodal »
A partir de ce constat encourageant, l'amélioration de la qualité du service des TER est un objectif immédiat. C'est le sens de l'action « PRIORI T »menée par la SNCF qui constitue un engagement à suivre trimestriellement sur 15 mois. Les avis des usagers, recueillis dans les Comités de lignes ou directement sont des indicateurs précieux pour les responsables.
Viendront ensuite :
- l'amélioration des infrastructures
- et la rénovation de la tarification. L'harmonisation régionale pourrait s'obtenir par un lissage des tarifs à travers une tarification zonale (par département)
Il est envisagé le lancement d'une centrale de la mobilité. La volonté est de promouvoir l'écomobilité en région. Il faut construire une politique régionale du vélo, appuyée sur une « Maison de la mobilité » Document de l'exposé de Mr PETIT en PDF avec le lien suivant :
La coordination des services de Transports et l'interopérabilité des systèmes ont été examinées à travers les outils mis à disposition des
Autorités Organisatrices de Transports.
Gilles CHOMAT, chargé de projets « Gouvernance et systèmes de transports » au CERTU a apporté des éléments d'information sur les
bénéfices pour les usagers d'une bonne coordination entre les AOT. Leur coopération est le gage de réussite d'une offre alternative à la voiture.
Des points concrets émergent de cette entente :
-
optimisation des ruptures de charge,
-
information multimodale des voyageurs,
-
information en temps réel (pour les voyageurs mais aussi les exploitants)
-
tarification coordonnée (abonnement combiné, tarif intégré)
-
mise en place de système billétique commun.
Reste à déterminer les formes possibles :
Les dispositions prises sont variables, en fonction des réalités rencontrées. Il existe des conventions ou des conférences d'AOT. Diverses formes institutionnalisées peuvent être décidées.
Depuis décembre 2000, les syndicats mixtes dit SRU disposent de plusieurs compétences , certaines obligatoires :
-
coordination des services de transports
-
mise en place de système d'information,
-
coordination de la tarification.
La mise en commun des organisations et des équipements reste facultative.
Dans ce dispositif, les AOT peuvent majorer le Versement Transport (VT)
Le Grenelle 2 incite également, dans certaines configurations, à la coopération des AOT.
L'intervenant ,à l'aide d'une carte, a montré les résultats obtenus en Allemagne grâce à la coopération des AOT. Les Transports Urbains et Régionaux s'y caractérisent par une intégration horaire et, le plus souvent, tarifaire.
Document de l'exposé de MrCHOMAT en PDF avec le lien suivant :
Robert BOURDAREL, Directeur des Transports et des ports au Conseil Général 13 a présenté le syndicat mixte des transports des Bouches du Rhône.
Selon lui, la demande de transports collectifs est forte. La crise économique, la prise de conscience écologique et le développement de l'information en sont des raisons importantes.
Dans le département, il existe dix Périmètres de Transports Urbains (PTU) qui constituent un enchevêtrement incompréhensible pour l'utilisateur.
La coordination des transports,dynamisée par le plan quinquennal d’investissements du Conseil Général, ouvre la perspective d’aménagement ou de réalisation prochaine d’un ensemble de points de connexion indispensables au développement des transports, parcs relais, pôles d’échanges, gares routières, favorisant l’intermodalité, notamment le passage de la voiture à un transport collectif. Document de l'exposé de Mr BOURDAREL en PDF avec le lien suivant
Autre instrument à disposition, la billétique intégrée fait son entrée dans notre région. Nathalie AMIEL, Responsable intermodalité Billétique/Pôle marketing et Services de SNCF PACA, a défini ce moyen : c'est une carte normalisée, sécurisée, et interopérable. Elle permet la traduction d'un accord politique pour la tarification et constitue un outil de pilotage pour les AOT. L'interopérabilité signifie que l'on va utiliser un même support pour plusieurs réseaux. Cela s'inscrit dans une logique régionale et plusieurs communautés urbaines vont l'adopter (certaines s'en servent déjà) Document de l'exposé de Mme AMIEL en PDF avec le lien suivant
Le second thème abordé avait pour objectif de mettre en perspective « un système global des déplacements »
Pierre LEMERY-PEISSIK, pour le Conseil régional a développé la volonté de cette institution de mettre en place un réseau ferroviaire armature. Il s'agit d'une projection à relativement long terme qui inclut des travaux à réaliser d'ici 2020/30. A cet échéance, le ferroviaire devrait constituer l'ossature d'une offre de transports suffisamment crédible pour favoriser le choix du collectif au détriment de la solution individuelle.
Document de l'exposé de Mr LEMERY-PEISSIK en PDF avec le lien suivant
Laurent BENVEDUTTI, délégué régional FNTV, a défendu la nécessité de renforcer les services voyageurs routiers. Document de l'exposé de Mr BENVEDUTTI en PDF avec le lien suivant
Gilles BALLERAT, directeur régional de gares et connexions à la SNCF, est venu expliquer les évolutions en cours, utilisant l'image de l'aéroport pour illustrer la gare de demain. Il faut que la concurrence puisse s'exprimer. Document de l'exposé de Mr BALLERAT en PDF avec le lien suivant
Jérôme CICILE de l'ADEME, a développé les perspectives de la mobilité du futur.
Deux tables rondes ont fait suite à ces présentations.
La première a abordé la question des financements :
De nombreux projets existent pour répondre aux demandes et besoins des usagers. Mais l'avenir n'est pas radieux car les financements seront de plus en plus difficiles à obtenir et les collectivités locales ne pourront faire face sur leurs moyens propres. Thierry COQUIL, Directeur des Transports au Conseil régional, a dit redouter les effets de ciseaux liées à la difficulté d'analyse des coûts et à l'incertitude des financements d'une offre développée pour répondre à une demande.
Le thème de la seconde table ronde est la concertation.
Jean-Yves PETIT s'est félicité de la participation des associations aux différents Comités de lignes (TER mais aussi maintenant LER) notant aussi les apports sur des grands dossiers comme la LGV ou le tunnel ferroviaire du Montgenèvre. Pierre APLINCOURT, Président de l'URVN a signalé les besoins des associations pour répondre à l'ensemble des sollicitations qui leur étaient faites par les différentes institutions. Il a insisté sur l'écart entre moyens disponibles et ressources nécessaires pour faire face à cette demande. Le besoin en soutien matériel est fort si l'on veut des associations en capacité de jouer pleinement leur rôle. A propos des nouvelles infrastructures, Claude JULIEN, représentant la FNAUT, a demandé que la concertation permette d'éviter les erreurs du passé, en citant l'exemple de l'implantation des nouvelles gares sur la LGV EST.
La conclusion de la journée a été apportée par Karim ZERIBI, élu de MPM et Président de la RTM, qui a défendu avec vigueur sa vision des transports collectifs.
Pour NOSTERPACA, cette journée d'une grande richesse tant informative que sur la teneur des débats, confirme la priorité qui doit être donnée à tous les niveaux décisionnels pour que les financements publics soient dirigés vers la satisfaction des besoins collectifs, et en particulier pour la réalisation de ce réseau ferroviaire armature, dont le concept est alléchant mais la réalité encore lointaine.
